UkraineZelensky recontrera Biden mardi à la Maison Blanche
ch
10.12.2023 - 23:25
Le président américain Joe Biden a invité son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à venir à Washington mardi, a fait savoir dimanche la porte-parole de la Maison Blanche. Le Congrès a récemment bloqué une nouvelle enveloppe d'aide.
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10.12.2023, 23:25
10.12.2023, 23:49
ATS
«Les deux dirigeants discuteront des besoins urgents de l'Ukraine et de l'importance vitale du soutien continu des États-Unis en ce moment critique», alors que «la Russie intensifie ses attaques de missiles et de drones contre l'Ukraine», a déclaré Karine Jean-Pierre dans un communiqué.
Le président ukrainien Zelensky arrivera aux Etats-Unis lundi pour discuter avec le président Biden sur la «coopération en matière de défense entre l'Ukraine et les États-Unis», et plus particulièrement sur la «production d'armes et de systèmes de défense antiaérien», a fait savoir Kiev dimanche dans un communiqué.
Suite à l'invitation de Biden, une source parlementaire a fait savoir que le nouveau chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson, dont le parti bloque l'aide à l'Ukraine en réclamant des concessions significatives sur la politique migratoire des Etats-Unis, rencontrera aussi le président ukrainien lors d'une réunion mardi.
Plus important soutien militaire
Pour éviter que Washington ne sonne le glas de son aide, le chef des Républicains Mitch McConnell et le chef de la majorité démocrate au Sénat Chuck Schumer ont également invité Zelensky à les rencontrer mardi, a indiqué une source parlementaire. Les Etats-Unis sont le pays qui fournit le plus important soutien militaire à Kiev, le Congrès ayant engagé plus de 110 milliards de dollars depuis l'invasion russe en février 2022.
Mais la promesse de Joe Biden de continuer à appuyer l'Ukraine financièrement est mise en péril par le Congrès. Celui-ci a bloqué la semaine dernière une grande enveloppe de plus de 106 milliards de dollars réclamée avec insistance par le président Biden, comprenant des fonds pour l'Ukraine et Israël.
Sonnette d'alarme
«Le Congrès devrait faire ce qu'il a déjà fait plusieurs fois de manière transpartisane: financer notre propre sécurité nationale et s'assurer que nous sommes là pour nos alliés», a tonné dimanche la directrice du Budget de la Maison Blanche Shalanda Young, avertissant que les Etats-Unis seront à court d'argent pour l'Ukraine si le Congrès n'approuve pas l'enveloppe.
«Que se passera-t-il si Poutine conquiert l'Ukraine? Les pays de l'OTAN, nos fils et nos filles risquent d'être impliqués dans un conflit encore plus vaste. Et il n'y a pas que Poutine, d'autres dictateurs observent ce que fait le Congrès», a-t-elle ajouté.
Le blocage de nouveaux fonds serait «le plus beau cadeau» offert au président russe Vladimir Poutine, avait déjà prévenu Joe Biden, en affirmant que le maître du Kremlin, s'il parvenait à s'emparer de l'Ukraine, «ne s'arrêtera(it) pas là». Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a aussi tiré la sonnette d'alarme, déclarant dimanche que les Etats-Unis «manquent déjà de ressources pour aider» l'Ukraine.
Mais certains républicains, à l'image du sénateur James Vance, proche de Donald Trump, refusent de «signer un chèque en blanc» à l'Ukraine. «Qu'est-ce que 61 milliards de dollars vont permettre d'accomplir que 100 milliards de dollars n'ont pas permis d'accomplir?», s'est insurgé l'élu d'extrême-droite dimanche.
Deuxième visite en trois mois
En échange de leurs voix, les élus républicains du Congrès réclament des concessions significatives sur la politique migratoire des Etats-Unis. Se dessine ainsi un scénario catastrophe pour Kiev, dont la contre-offensive à l'été n'a pas apporté les gains territoriaux espérés.
Anticipant le risque de lassitude du grand allié américain, le président Zelensky s'était rendu à Washington en personne en septembre, rencontrant Joe Biden mais aussi des élus du Congrès avec lesquels il a eu de longs échanges. Mais sa visite n'avait pas eu l'effet escompté: embourbé dans une série de crises internes qui ont mené à la destitution du précédent speaker, le Congrès n'avait finalement pas validé de nouveaux fonds pour son offensive.