"Pour arrêter la guerre" Zelensky prêt à tout discuter avec Vladimir Poutine

ATS

22.3.2022 - 01:07

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré prêt à tout discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine, y compris de la Crimée et du Donbass, «pour arrêter la guerre». Mais des «garanties de sécurité» doivent être données en préalable, a-t-il ajouté.

M. Zelensky a aussi déclaré qu'il ne voulait pas «que l'histoire fasse de nous des héros et une nation qui n'existe pas».
M. Zelensky a aussi déclaré qu'il ne voulait pas «que l'histoire fasse de nous des héros et une nation qui n'existe pas».
KEYSTONE/AP

22.3.2022 - 01:07

Près d'un mois après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et alors que les bombardements se poursuivent sur les grandes villes du pays, le président ukrainien s'est, pour la première fois, dit ouvert à «essayer d'aborder tout ce qui contrarie et mécontente la Russie», dans une interview diffusée dans la nuit de lundi à mardi.

«La question de la Crimée et du Donbass est une histoire très difficile pour tout le monde». Il faut «des garanties de sécurité» et la fin des hostilités et, «une fois que ce blocage sera levé, parlons», a dit M. Zelensky à propos de la presqu'île annexée par la Russie en 2014 et de la région de l'est de l'Ukraine où des séparatistes prorusses ont proclamé deux «républiques», uniquement reconnues par Moscou.

Ukraine «détruite» avant de se rendre»

Le chef d'Etat, qui veut parler directement à son homologue russe, a aussi avancé que le peuple devrait, par référendum, «se prononcer sur certaines formes de compromis» conclus avec la Russie. Tout en prévenant: «Nous devons tout faire pour que le Donbass et la Crimée nous reviennent [...] Une question de temps? Oui. Mais l'arrêt de la guerre, maintenant, c'est cela la question».

M. Zelensky a aussi déclaré qu'il ne voulait pas «que l'histoire fasse de nous des héros et une nation qui n'existe pas». Il a martelé que l'Ukraine serait «détruite» avant de se rendre.

Plusieurs sessions de tractations entre Kiev et Moscou se sont déroulées en présentiel et par visioconférence depuis le déclenchement de la guerre, sans résultat pour l'heure.

Couvre-feu à Kiev

Sur le terrain, les bombardements se sont poursuivis lundi sur plusieurs villes comme Kiev, Kharkiv, Marioupol, Odessa ou Mykolaïv. Dans la capitale, où un nouveau couvre-feu est entré en vigueur lundi à 20h00 jusqu'à mercredi 07h00, «65 habitants pacifiques de Kiev, dont quatre enfants, sont morts» et environ 300 personnes, dont 16 enfants, ont été blessées dans «les bombardements des militaires russes», a déclaré lundi son maire, Vitali Klitschko.

La situation reste dramatique à Marioupol, grande ville portuaire du sud, située entre la Crimée et le territoire séparatiste de Donetsk. Elle est assiégée et bombardée depuis des semaines par les Russes. Le gouvernement ukrainien a rejeté un ultimatum lancé par Moscou sur une reddition de la ville.

Selon l'ONU, il y a «une pénurie critique et potentiellement mortelle de nourriture, d'eau et de médicaments». Pour le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, «ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur».

Le président Zelensky a lui accusé la Russie de «tout simplement détruire» la ville, où des chars russes sont entrés. «Ils la réduisent en cendres, mais nous leur survivrons», a-t-il assuré lundi soir.

Poutine «dos au mur», selon Biden

A Kherson, ville du sud de l'Ukraine, une manifestation de civils contre l'occupation des forces russes a été dispersée lundi par des tirs d'armes automatiques, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, qui ont fait au moins un blessé, selon des responsables ukrainiens.

Le ministre ukrainien de la défense Oleksii Reznikov a admis que «la situation est très difficile» face à «un ennemi très supérieur numériquement et la menace d'une invasion terrestre de l'armée» du Bélarus, allié de Moscou.

Les ministres des affaires étrangères et de la défense de l'UE ont décidé lundi de doubler leur soutien financier pour les achats d'armements envoyés à Kiev, après l'épuisement d'une première enveloppe de 500 millions d'euros.

Pour le président américain Joe Biden, son homologue russe Vladimir Poutine est le «dos au mur». La Russie envisage, selon lui, d'utiliser des armes chimiques et biologiques. Moscou a suggéré que l'Ukraine en détenait, ce qui est «un signe clair qu'il [Vladimir Poutine] envisage d'utiliser ces deux types d'armes», a estimé Joe Biden lundi soir lors d'une rencontre à Washington avec des représentants du monde des affaires.

ATS