Présidentielle française Zemmour et Le Pen détaillent les chiffres de leur programme

ATS

23.3.2022 - 23:10

Eric Zemmour et Marine Le Pen ont présenté et défendu leur programme présidentiel mercredi. Le candidat a promis le chiffre controversé de 20 milliards d'euros d'économies par la suppression d'aides sociales aux étrangers non européens, alors que la candidate a précisé les contours de son fonds souverain.

Eric Zemmour a promis le chiffre controversé de 20 milliards d'euros d'économies par la suppression d'aides sociales aux étrangers non européens.
Eric Zemmour a promis le chiffre controversé de 20 milliards d'euros d'économies par la suppression d'aides sociales aux étrangers non européens.
KEYSTONE

Keystone-SDA

Le document présenté par Eric Zemmour n'intègre pas sa nouvelle proposition, annoncée lundi soir, d'un «ministère de la remigration» chargé d'expulser un million d'étrangers en cinq ans: clandestins, délinquants, criminels et fichés S.

Mais le candidat Reconquête! à la présidentielle revendique cette terminologie pour afficher sa «détermination» et balaye le fait qu'elle provienne des milieux identitaires de l'extrême droite radicale, qui veulent aussi renvoyer les personnes d'origine immigrée.

Globalement, son programme «coûtera à terme 60 milliards d'euros en année pleine: une moitié pour baisser les impôts sur les entreprises et l'autre moitié pour renforcer les moyens de nos politiques prioritaires: la défense, la sécurité, la justice et la santé», a-t-il estimé, lors d'un point presse à la maison de la Chimie à Paris.

«Pompes aspirantes»

Pour le financer, Eric Zemmour promet «65 milliards d'euros d'économies en année pleine», à commencer par 20 milliards d'euros via la «suppression des prestations non contributives pour les étrangers extra-européens, comme les allocations familiales, les aides au logement ou le RSA», que l'ancien polémiste décrit comme des «pompes aspirantes» qui encourageraient l'immigration.

Côté chiffres, la Caisse nationale des allocations familiales avait toutefois indiqué que la totalité des allocations versées aux étrangers (européens et extra européens) correspond à «9 milliards d'euros» par an (chiffre 2019), sans le minimum vieillesse géré par la Caisse nationale d'assurance vieillesse.

«Gabegie incroyable»

Côté collectivités locales, Eric Zemmour entend faire 15 milliards d'économies en luttant contre la «bureaucratie», les «doublons» et les «triplons». Il y a une «gabegie incroyable», estime-t-il, en plaidant pour la mise en place d'un conseiller territorial, à la fois départemental et régional, comme le prônait Nicolas Sarkozy.

Pour le budget de l'Etat, il promet 15 milliards d'économies à l'horizon 2027, dont la suppression de l'aide médicale d'Etat (couverture santé des étrangers en situation irrégulière) et la «réduction des dépenses d'intervention du ministère de la culture».

Le Pen mise sur un fonds souverain

De son côté, Marine Le Pen a défendu mercredi un programme présidentiel «crédible» et financièrement «équilibré», grâce notamment à un fonds souverain, et ce malgré des controverses sur certains chiffrages comme l'immigration.

La candidate du Rassemblement national a présenté lors d'une conférence de presse une «trajectoire budgétaire» sans hypothèse de croissance, mais basée sur un fonds souverain qui aura «la caractéristique d'être financé sur fonds privés et non par les finances publiques».

Les Français «qui souhaitent devenir actionnaires de la maison France» et souscriront à ce fonds, bénéficieront d'un taux d'intérêt à 2%.

Marine Le Pen compte notamment économiser 16 milliards d'euros avec ses mesures sur l'immigration, 15 sur la fraude, 8 sur le fonctionnement des agences de l'Etat, priées de faire 10% d'économies, 6 milliards générés par ses mesures de pouvoir d'achat, ou encore 5 issus de la contribution de la France à l'Union européenne. Le total des recettes atteindrait 68,3 milliards d'euros, comme le total des dépenses.

En matière de dépenses, elle entend notamment baisser de 20% à 5,5% la TVA sur les carburants, l'électricité et le gaz (12 milliards), réindexer les retraites sur l'inflation (7) ou encore financer un système progressif de départ à la retraite (6 milliards la première année, jusqu'à 9 en année pleine). Ses mesures d'urgence pour le pouvoir d'achat liées à la guerre en Ukraine coûteront 12 milliards d'euros, qui seront compensées par des pénalités sur les rachats d'action et une taxe sur les bénéfices des énergéticiens.