GenèveA Genève, les plantes aquatiques faucardées ne sont plus brûlées
mf, ats
3.8.2021 - 15:47
A Genève, une méthode à la fois plus économique et plus écologique est expérimentée pour se débarrasser des plantes aquatiques qui ont été faucardées. Au lieu d'être brûlées, ces herbes sont placées dans de grands filets immergés et s'y décomposent.
3.8.2021 - 15:47
ATS
Ce sont les mêmes équipements qu'utilisent les entreprises de pisciculture de saumon en Norvège ou en Ecosse, explique mardi Alexandre Wisard, le directeur du Service du lac, de la renaturation des cours d'eau et de la pêche. Deux filets ont été installés, l'un au large de la Perle du lac, l'autre près de La Pointe à la Bise.
Les herbes qui viennent d'être coupées sont placées dans ces gros paniers sous-marins. La technique avait déjà été testée à petite échelle. L'essai s'était avéré concluant. Tout s'était décomposé au bout de deux mois, relève le directeur du Service du paysage et des forêts, Patrik Fouvy. Et la qualité de l'eau n'en a pas souffert.
Le faucardage, cette opération qui consiste à couper les plantes aquatiques qui pourraient gêner notamment la navigation, se pratique à Genève depuis une quarantaine d'années. Une moissonneuse flottante s'occupe de la tonte des pousses indésirables. Les herbes fauchées sont ensuite ramenées à la surface à l'aide d'un tapis roulant.
Plus besoin de camions
Cette matière était jusqu'à présent acheminée par camion à l'usine d'incinération des Cheneviers. Des trajets qui n'auront désormais plus raison d'être, permettant du même coup des économies conséquentes. Par ailleurs, ces herbes aquatiques sont composées principalement d'eau et il semblait absurde de les brûler.
Les plantes se développant dans le lac disparaissent sans intervention humaine à l'arrivée de l'automne, après avoir poussé jusqu'à la surface et avoir fleuri. L'idée est donc de laisser dans l'eau celles qui ont été faucardées pour qu'elles s'y décomposent naturellement.
En 2020, les plantes aquatiques herbacées qui ont été faucardées représentaient un volume de 407 m3. «Nous fauchons chaque année 22 hectares de prairies sous-marines», note M. Fouvy. Le gros du travail a lieu dans la rade, entre la Belotte et La Pointe à la Bise ainsi que du côté de Versoix et du Creux-de-Genthod.
Multiusage
Ces filets à élevage utilisés pour se débarrasser de l'herbe sous-marine recouvreront leur usage premier une fois la période estivale terminée. «Nous nous en servirons pour l'empoissonnement du lac», souligne M. Wisard. De jeunes truites pourront s'y acclimater entre octobre et le printemps afin de repeupler le Léman.
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