Art spolié Plateforme en ligne et commission indépendante à l'ordre du jour

nipa, ats

26.9.2022 - 18:54

La recherche de provenance des biens culturels en Suisse sera renforcée. Après le National, le Conseil des Etats a soutenu lundi la création d'une commission indépendante et d'une plateforme en ligne pour s'occuper des oeuvres confisquées par les nazis.

La Suisse devra se doter d'une commission indépendante sur l'art spolié, a décidé le Parlement. Ici, une oeuvre d'Otto Dix issue de la collection controversée Gurlitt (archives).
La Suisse devra se doter d'une commission indépendante sur l'art spolié, a décidé le Parlement. Ici, une oeuvre d'Otto Dix issue de la collection controversée Gurlitt (archives).
ATS

nipa, ats

Des polémiques éclatent régulièrement autour de la provenance des biens culturels détenus par les musées suisses, a rappelé Benedikt Würth (Centre/SG) au nom de la commission. La dernière en date concerne la collection de l'industriel et marchand d'armes Emil Georg Bührle, exposée au Kunsthaus de Zurich.

Certains des tableaux sont soupçonnés d'être liés au vol d'oeuvres d'art par les nazis ou issus de ventes destinées à fuir l'Allemagne nazie. Auparavant, la collection Gurlitt à Berne a également fait couler beaucoup d'encre.

Une commission indépendante, chargée de formuler des recommandations en vue de trouver des «solutions justes et équitables» pour les biens culturels spoliés par les nazis, devra être mise sur pied. Les sénatrices et sénateurs ont soutenu tacitement une motion du conseiller national Jon Pult (PS/GR) en ce sens.

Mais la Chambre des cantons veut aller moins loin que l'auteur de la motion. Elle ne veut pas encore fixer de manière contraignante les objectifs et moyens d'action de la future commission indépendante. Ce serait inapproprié et prématuré, aux yeux du conseiller fédéral Alain Berset, qui a été entendu. Des travaux sont en cours, notamment au niveau international, il faudra s'en inspirer.

Aussi les colonies

La nécessité de mettre également en place une commission pour les biens culturels confisqués dans d'autres contextes, notamment coloniaux, reste ouverte et pourra être examinée dans le cadre de la mise en oeuvre de la motion. Carlo Sommaruga (PS/GE) a appelé à traiter sur le même plan les spoliations nazies et celles issues de l'entreprise coloniale, à laquelle des Suisses ont participé.

Sur le même thème, la Chambre des cantons a aussi soutenu une motion de commission du National qui demande la mise sur pied d'une plateforme dédiée aux recherches sur l'art spolié. Elle prendra la forme d'une banque de données en ligne. Elle renforcera l'échange d'informations et la collaboration entre les multiples acteurs du domaine, publics comme privés, en Suisse comme à l'étranger.