Art Deux pièces en vidéo sortent du Théâtre des Osses à Fribourg

bu, ats

24.3.2021 - 10:35

Fermé au public, le Théâtre des Osses à Fribourg a abrité l'écriture de deux pièces, mises en lecture et captées en vidéo en quelques jours. Deux auteurs Eva Marzi et Maxime Sacchetto sont venus porter un regard «neuf et curieux» sur le travail de mise en scène.

Keystone-SDA, bu, ats

Le Théâtre des Osses a invité deux jeunes auteur.e.s pour créer deux pièces, qui sont proposées en vidéo.
Le Théâtre des Osses a invité deux jeunes auteur.e.s pour créer deux pièces, qui sont proposées en vidéo.
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Eva Marzi et Maxime Sacchetto ont été choisis parmi une vingtaine de candidats et candidates. «L'autrice et l'auteur ont bénéficié de ce projet visant à créer des impulsions pour l’écriture théâtrale, ce qui est encore assez rare en Suisse romande, et à promouvoir la relève», dit le Fribourgeois Matthieu Corpataux, directeur de la revue littéraire L’Epître, partenaire du Théâtre des Osses pour cette initiative, dans un communiqué mercredi.

La «folie» des gardiens de phare

Avec son texte La garde, Eva Marzi explore poétiquement la «folie» des gardiens de phare, espace où elle a trouvé «un écho aux théâtres vides, avec énormément de silence». Lors de son séjour au Théâtre des Osses, l’auteure genevoise, a relevé la «chance exceptionnelle de pouvoir vivre toutes les étapes, de l’écriture aux répétitions puis au tournage. (...) Le point de référence, c’est vraiment le texte. On lui accorde une confiance que j’ai trouvée vraiment très belle».

Quel est le rôle, dans notre société, de la personne qui écrit? Maxime Sacchetto sonde la question avec humour dans Blue Lagoon Lounge Bar, où les histoires se rebellent. Au moment de quitter Givisiez, le jeune auteur dit avoir vécu «des moments très heureux autant humainement qu’artistiquement, et s’être rendu compte à quel point le travail de mise en scène, qui donne vie au texte, est fantastique».

«L’immersion de deux auteurs au Théâtre des Osses a été pour nous une bouffée d’air frais», se réjouissent Geneviève Pasquier et Nicolas Rossier, co-directeur et co-directrice: «ce mini-laboratoire s’est déroulé dans un esprit d’expérimentation et d’échange, et surtout d’intense créativité». Le fruit de cet encouragement à la relève littéraire baptisé «De l’écriture à la scène», en collaboration avec la revue L’Epître, est à découvrir en ligne dès mercredi sur le site www.theatreosses.ch.

Relève

Les deux auteurs font partie de la relève romande. Eva Marzi, 36 ans, docteure en sociologie, a obtenu l'an dernier un diplôme en écriture littéraire de la Haute école des arts de Berne. Durant ce master, elle approfondit sa pratique d’écriture poétique bilingue, en français et en italien. Sa création bénéficie de mentorat des écrivains et poètes Pierre-Alain Tâche, Pierre Lepori, José-Flore Tappy, Fabiano Alborghetti et Célia Houdart.

Dans ses poèmes, Eva Marzi explore le rapport à la nature et la métaphore du langage. Son univers est «postapocalyptique», minéral. Elle aborde aussi les thèmes de la migration et des ruptures biographiques, de la perte de sens et de la fragilité.

Membre du collectif Craduction, elle participe à des performances littéraires lors de festivals (notamment Fureur de lire 2019 et Fécule 2020 – 2021). Avec le collectif a temporary alliance, elle présente la création féministe Toward bodies au Centre d’art Pasquart à Bienne. Eva Marzi a reçu le Prix de poésie 2020 de la Société genevoise des écrivains pour son recueil Le Pouvoir des verbes tus.

Maxime Sacchetto, 25 ans, archéologue, musicien, poète et militant, vit à Lausanne. Il écrit principalement de la poésie et de la musique. Après avoir lancé son propre label à Lausanne (Table Basse Records), il s’emploie à développer son écriture au sein de plusieurs revues littéraires suisses et françaises (Le Persil, L’Epître, Revue Triages, La Vie Manifeste). Il gère également plusieurs productions de concerts et de lectures à Lausanne et ailleurs.