«Mes parents m’ont fait têtu»Francis Cabrel enchante Caux!
Elvire Küenzi
7.12.2023
Le chanteur de « Petite Marie » a joué ses plus belles chansons dans le cadre enchanteur du Caux Palace. Un moment suspendu.
Elvire Küenzi
07.12.2023, 13:21
07.12.2023, 16:00
Elvire Küenzi
« Mon enfant nue sur les galets. Le vent dans tes cheveux défaits »… quelques notes, une mélodie et une voix reconnaissable entre toutes, Francis Cabrel a marqué des générations avec ses compositions. J’ai grandi en écoutant ses chansons, ma mère passant en boucle le même CD quand j’avais 11 ans. Aujourd’hui encore, quand j’entends « Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai », je me rappelle son émotion, la mienne, ces couplets et ces refrains qui effleurent l’âme. Et je suis émue aux larmes. Le pouvoir de sa musique est toujours intact.
Comme la vie est belle et pleine de surprises, je me retrouve grâce à un ange (il semblerait qu’ils existent pour de vrai) à grimper à Caux pour assister au concert de Francis Cabrel. Avec ma mère, évidemment. Si Patrick Swayze ne pouvait pas laisser bébé dans un coin, je ne pouvais pas laisser ma mère dans un coin non plus, au vu de son admiration pour l’artiste…
Le chanteur parraine la première édition d’un nouveau programme spécial produit par la Fondation de la Saison culturelle de Montreux en soutien aux nouveaux talents de la scène francophone « Les Émergences musicales ». Deux concerts événements avec Francis Cabrel les 5 et 6 décembre et une soirée de clôture le 9 (qui présentera les artistes émergents retenus) sont prévus.
A 20 heures, le rideau se lève sur Melba, une pétillante chanteuse à la voix de miel. Celle qui a participé à The Voice 2020 a rapidement mis les 400 mélomanes présents dans sa poche avec ses compositions rythmées et son humour. Puis, Francis entre en scène accompagné de ses deux musiciens. Guitare, violon, accordéon, piano… on tombe sous le charme sans avoir besoin d’un filtre d’amour. En même temps, ça fait longtemps qu’on l’aime Cabrel.
Entre deux tubes, il se confie sur sa vie, partage des anecdotes, ne cesse de remercier le public.
« Mes parents m’ont fait têtu » avoue-t-il. On le découvre et on est touché par sa pudeur, par son authenticité et par sa générosité.
Avant d’entonner un autre de ses classiques, il nous regarde et s’adresse à la salle : « c’est juste vous et moi » et les premières notes de « Petite Marie » emplissent le théâtre. Encouragés par l’artiste, les spectateurs chantent d’une même voix, emplissant l’espace, tous porté par le même élan. Tout le monde est conquis.
Quand il entame « La corrida », je sais que je vais craquer. Évidemment, ça ne manque pas et je me retrouve à me moucher et à essuyer mes larmes le plus discrètement possible (je n’ai pas une poussière dans l’œil, j’ai un tapis d’acariens sous la paupière) et je laisse tomber l’idée de fredonner pitoyablement la mélodie entre deux sanglots.
A 22h15, les dernières notes résonnent. On n’a pas envie que le moment se termine, on aurait pu passer la nuit ici, dans ce théâtre à écouter Cabrel sans penser au lendemain, juste avec ce goût d’éternité qui nous emplit tout entier. Mais comme on le sait, l’artiste nous a déjà donné beaucoup… alors on accepte la fin sans rechigner (ou presque).
C’était beau, c’était intense, c’était un magnifique moment de magie. Je l’ai partagé avec ma mère, je sais à quel point elle a aimé, elle a été touchée. Ces souvenirs-là, je les garderai à jamais gravés dans mon cœur. C’est ça aussi Francis Cabrel, un artiste qui lie des générations, qui transmet un millier d’émotions.