Le Béjart Ballet Lausanne (BBL) a trouvé un directeur artistique ad interim après le licenciement de Gil Roman vendredi dernier. Il a confié cette mission à Julien Favreau, danseur depuis 30 ans au sein de la troupe.
Julien Favreau, directeur artistique ad interim au Béjart Ballet
Le Béjart Ballet Lausanne (BBL) a trouvé un directeur artistique ad interim après le licenciement en fin de semaine dernière de Gil Roman. Il a confié cette mission à Julien Favreau, pilier de longue date de la troupe. Le danseur français, dont la date d'entrée en fonction sera bientôt communiquée, occupera en tout cas ce poste jusqu'à la fin de la saison, soit jusqu'à fin août, annonce lundi le BBL. Né en 1977 à la Rochelle, Julien Favreau a suivi une formation en danse classique et contemporaine avant de rejoindre l'école Rudra Béjart à Lausanne en 1994. Vite repéré par Maurice Béjart, il a intégré le ballet une année plus tard, enchaînant par la suite les rôles importants.
05.02.2024
Le Français occupera cette fonction en tout cas jusqu'au terme de la saison, soit jusqu'à la fin août. Le processus de sélection pour le poste «permanent» démarrera ce printemps et Julien Favreau pourra «évidemment postuler», a indiqué lundi devant la presse, Grégoire Junod, syndic de Lausanne et président ad interim (lui aussi) du Conseil de fondation du BBL.
Selon lui, Julien Favreau possède «toutes les qualités requises» pour assumer ce poste. Il a loué «des qualités artistiques et techniques remarquables», de même qu'une «connaissance étendue» du répertoire de Maurice Béjart. Membre de longue date de la compagnie, il connaît aussi tous les membres de la troupe ainsi que les équipes techniques et administratives.
Pilier du BBL
Né en 1977 à la Rochelle, Julien Favreau a suivi une formation en danse classique et contemporaine avant de rejoindre l'école Rudra Béjart à Lausanne en 1994. Vite repéré par Maurice Béjart, il a intégré le ballet une année plus tard, enchaînant par la suite les rôles importants.
Le BBL parle d'un danseur «invité sur les scènes du monde entier et reconnu comme un incroyable interprète, notamment pour son rôle de la Mélodie du Boléro.»
De son côté, Julien Favreau a dit vouloir «préserver l'oeuvre de Maurice Béjart au travers du plus bel outil qu'il a créé, le Béjart Ballet Lausanne.» Il a insisté sur sa volonté de «travailler de manière collective» et de transmettre «l'héritage» de son maître.
Le Français a affirmé vouloir partager «tout ce qu'il avait reçu» de Maurice Béjart, «son style, sa poésie, ses gestes». Il compte aussi s'inspirer du travail de Gil Roman, citant «son intransigeance et son esprit de perfection».
Annoncée lundi matin à la troupe, la nomination de Julien Favreau a été accueillie «par de longs applaudissements nourris», a raconté Grégoire Junod. «Cela laisse penser que nous repartons sur de bonnes bases», a-t-il estimé.
Droits assurés
L'autre bonne nouvelle du jour pour le BBL est venue de la Fondation Maurice Béjart, seule détentrice des droits des chorégraphies. Une fondation présidée par Gil Roman et dont dépend évidemment le BBL.
Sa vice-présidente Renée Auphan Fitting, également présente lundi devant la presse, a assuré que le BBL bénéficiera toujours des droits sur les chorégraphies. La Fondation Maurice Béjart est «entièrement» derrière le BBL et «salue» la nomination de Julien Favreau, a-t-elle dit.
Si Gil Roman reste pour l'heure président, «il n'a pas plus de poids que les autres membres de la fondation», a remarqué Renée Auphan Fitting. Si elle n'exclut pas «quelques frictions», elle a jugé que Gil Roman allait se montrer «raisonnable» et «ne pas s'opposer» à la pérennisation du BBL.
Grégoire Junod a ajouté que les relations étaient évidemment «compliquées» avec Gil Roman, mais que des discussions seraient menées durant la semaine. Il s'agira notamment de régler la transition entre l'ancien et le nouveau directeur artistique.
L'écart de trop
Pour mémoire, Gil Roman a été licencié vendredi dernier de son poste de directeur artistique, qu'il occupait depuis la mort de Maurice Béjart en 2007. En sursis depuis qu'un audit en 2021 a décrit un chorégraphe parfois «vulgaire, impulsif, colérique et injurieux», Gil Roman a commis «l'écart de trop» en janvier à l'Opéra Garnier à Paris. Il y avait invité à la représentation puis à l'apéritif privatif avec la troupe, l'ancien directeur de production du BBL, licencié en 2021 pour des attitudes et propos relevant du harcèlement sexuel.
Prônant une «tolérance zéro», le Conseil de fondation du BBL a estimé que cette invitation était «inappropriée et intolérable», mettant fin au contrat de Gil Roman pour le 30 avril prochain.
gsi, ats