ExpositionL'effervescence créatrice des années fauves présentée à Gianadda
zd, ats
8.7.2023 - 10:00
Pour sa nouvelle exposition, la Fondation Gianadda propose d'explorer «Les Années fauves». Avec comme fil rouge, «l’extraordinaire effervescence créatrice de la scène artistique» qui en a découlé.
Keystone-SDA, zd, ats
08.07.2023, 10:00
08.07.2023, 10:07
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L'exposition, issue d'une première collaboration avec le Musée d’Art moderne de Paris, est visible jusqu'au 21 janvier 2024. Elle présente toutes les toiles qui, dès 1897, vont mener au fauvisme, mouvement extrêmement bref entre 1905 et 1908, explique Antoinette de Wolff, guide conférencière à la fondation.
Une centaine d’oeuvres emblématiques (peintures, sculptures, oeuvres graphiques, céramiques) réalisées par quelque vingt artistes sont mises en avant. «On y découvre des aplats cernés, des couleurs pures détachées de la réalité, qui parfois sortent directement du tube, en un mot, pour être plus expressif que descriptif, ceux-ci ont mis le feu à la toile», souligne Antoinette de Wolff.
Paysages allumés
Matisse, Manguin, Derain, Vlaminck, Rouault, Marquet, Dufy, Braque et d'autres participent de cette libération des tonalités et de l'esprit. Ils voyagent, allument à coups de pinceaux la Seine et les villages de Chatou, les paysages de Collioure, d’Argenteuil et la Normandie, s'inspirent de statuettes venues d'Afrique, également présentées à Gianadda.
La guide conférencière parle de «Berge de la Seine à Chatou» de Maurice de Vlaminck où toute la toile s’anime de couleurs intenses qui occupent la perspective tandis que l'ombre a disparu. Elle cite aussi «Trois personnages» d'André Derain, où les formes des corps sont simplifiées, les yeux, bouches et nez esquissés, les couleurs explosives.
«Une épreuve du feu»
La première exposition d'oeuvres portant la couleur à son paroxysme a lieu en 1905 à Paris. Elle déclenche l’ire du public et de la critique de l’art, qui s’en prend violemment à ces nouveaux peintres qui sont alors qualifiés de fauves.
Aujourd'hui, toutes ces oeuvres témoignent «de l’extraordinaire effervescence créatrice de la scène artistique» de l'époque, estime Fabrice Hergott, directeur du Musée d’Art moderne de Paris, cité dans la brochure de la Fondation Gianadda. Le fauvisme changea tout, il fut une véritable «épreuve du feu», selon l’expression de Derain, ajoute le directeur.
Le fauvisme, c'est aussi une histoire d'amitié, de cordée, relève Antoinette de Wolff. Dès 1908, chacun des artistes ayant contribué à ce mouvement partira dans une direction différente, mais le courant, essentiellement parisien à l'origine, aura eu le temps d'essaimer dans le reste du monde et aura toute son importance pour l'art avant-garde et moderne.