Un projet de l'EPFLLa micro-ferme de Bassenges craint pour son avenir
mabr, ats
29.2.2024 - 17:43
La ferme de Bassenges sur le campus universitaire vaudois s'inquiète du projet de l'EPFL consistant potentiellement à réaffecter ses bâtiments pour héberger des scientifiques en résidence. Le collectif d'agriculteurs qui l'exploite vient de lancer une pétition demandant d'abandonner ce projet et d'inscrire la fonction agricole de la ferme dans les statuts de la haute école.
mabr, ats
29.02.2024, 17:43
29.02.2024, 17:47
ATS
La micro-ferme, située sur la commune d'Ecublens, avait vu le jour en février 2020 sur les terres agricoles du site universitaire de Lausanne. Les exploitants revendiquaient une «agriculture low-tech», associant maraîchage, arboriculture et élevage en cycle fermé.
«L'EPFL, qui s'était positionnée lors de l'appel à projet comme modèle d'exemplarité engagée pour la durabilité et l'agriculture, semble vouloir faire machine arrière», regrettent les pétitionnaires. Ils déplorent une décision qui «met en péril à très court terme l'avenir des terres agricoles ainsi que le futur [des exploitants]».
Le syndicat Uniterre a annoncé jeudi son soutien au collectif dans un communiqué. «Cette décision de l'EPFL (...) est hélas exemplaire d'une tendance qu'Uniterre ne peut que dénoncer: l'agriwashing», écrit-il, faisant référence à une tendance prétendant défendre une certaine image de l'agriculture qui plaît au grand public, et d'abandonner le projet, une fois l'écho médiatique dissipé.
Terres agricoles préservées
Contactée par Keystone-ATS, l'EPFL indique que le collectif bénéficie d'un contrat pour disposer de la ferme et des terres portant jusqu'au 31 janvier 2026, avec un an de dédite. «Nous avons pris contact avec les fermiers en été 2023, soit bien avant le délai légal, pour leur faire part de nos réflexions de manière transparente», a dit son vice-président Matthias Gäumann. Il souligne qu'aucune décision définitive n'a encore été prise.
Il a qualifié les accusations d'agriwashing de «peu opportunes». «Je ne reconnais pas l'institution dans ces propos», souligne-t-il.
M. Gäumann précise que, si une réflexion sur la réaffectation du bâti de la ferme est bien en cours, la ferme est un monument classé au patrimoine et sera dans tous les cas préservée. Quant aux terres qui l'entourent, «ce sont des terres agricoles, elles vont continuer à être cultivées, il n'est pas question de les affecter à d'autres usages», a-t-il assuré.