FIFDHLa 21e édition entre Ukraine, Iran, zadistes et féminicides
sn, ats
14.2.2023 - 14:17
La nouvelle équipe du Festival du film international sur les droits humains (FIFDH) dévoile un menu diversifié pour la 21e édition du 10 au 19 mars à Genève. De la guerre en Ukraine et de la lutte en Iran aux féminicides en passant par les zadistes du Mormont (VD).
sn, ats
14.02.2023, 14:17
14.02.2023, 14:19
ATS
La rencontre genevoise sera la première de la nouvelle codirectrice et directrice des programmes Irène Challand. Alors que la Déclaration universelle des droits de l'homme fête ses 75 ans cette année, le festival a voulu aborder des thématiques «aussi complémentaires» que l'humiliation comme outil d'oppression, l'extension des droits universels ou les défis liés à l'ère numérique, selon elle.
Qu'elle soit politique ou sociétale, «l'humiliation sera le fil rouge» de cette édition, a-t-elle affirmé mardi à la presse. «C'est un thème qui est venu très rapidement» sur la table après le début de la guerre en Ukraine il y a un an.
Nouvelle direction à deux, présidence de jurys pas attribuée avant le festival, Mme Challand a pris la préparation du festival en cours mais avec des innovations. «J'ai fait le choix de laisser aux membres des jurys» le soin de régler entre eux leur fonctionnement, dit-elle. Elle a encore oeuvré pour que des premières suisses n'échappent pas au FIFDH.
Inédit, parmi les centaines d'invités, les noms d'activistes iraniennes ne sont pas annoncés pour des raisons de sécurité. La répression en Iran, au centre de l'actualité avec la guerre en Ukraine ces derniers mois, fera l'objet d'une discussion et de deux films.
Prix Nobel attendue
L'activiste ukrainienne Oleksandra Matviitchouk, qui dirige l'ONG du Centre pour les libertés civiles, Prix Nobel de la Paix il y a quelques mois, participera à un dialogue sur son pays. La question d'un tribunal spécial chargé de poursuivre les atrocités alimentera également les discussions.
Outre Mme Matviitchouk, plusieurs Prix nobel alternatifs participeront au festival. L'écrivain italo-suisse Giuliano Da Empoli, dont l'ouvrage sur le président russe Vladimir Poutine est très exposé, sera également de la partie.
Parmi les thématiques, outre les conflits, les migrations, l'environnement et la décolonisation restent des questions auxquelles le festival donne une place importante.
L'impact des nouvelles technologies sur les droits humains prend toujours plus de poids parmi les films ou les discussions. Autre indication, le FIFDH reste très attaché aux droits des femmes. Alors qu'il est doté de nombreuses membres féminines parmi sa direction, il a choisi cette année de se pencher davantage sur les féminicides.
Une femme est tuée toutes les dix minutes environ par son conjoint dans le monde. Pas moins de quatre films aborderont «les dérives violentes de la société patriarcale», précise aussi le festival.
Neutralité en discussion
Les défis pour la Suisse ne sont pas non plus oubliés. La neutralité est à nouveau au centre des regards depuis les nombreuses demandes d'autorisation de réexportation d'armes vers l'Ukraine par des pays tiers.
Souvent absents des dialogues récents au profit des politiques, alors que le Conseil fédéral n'a cessé de mettre en avant des arguments de légalité, les juristes seront représentés dans une discussion sur cette question lors du festival. La ZAD du Mormont sera elle défrichée au travers du film Zadvengers de Simon David, montré en première mondiale.
Près d'une quarantaine de films seront projetés au total et des dizaines de discussions et rencontres, dont beaucoup seront à nouveau diffusées en ligne, sont attendues. Sept productions seront montrées en première mondiale et davantage encore en première suisse. Pour la première fois, trois composantes du festival sont prévues pour les petits dès 6 ans.
Huit films de fiction et dix documentaires seront en compétition. Parmi les différentes animations, des jeunes migrants seront réunis autour d'une oeuvre. Le podcast revient pour une seconde année. Il accueillera six cinéastes comme invités.