VotationsManifestation à Lausanne contre la loi contre le terrorisme
ll, ats
29.5.2021 - 16:52
Keystone-SDA, ll, ats
29.05.2021, 16:52
29.05.2021, 18:45
Entre 1000 et 2000 personnes ont manifesté samedi à Lausanne contre la loi fédérale contre le terrorisme soumise en votation le 13 juin prochain. Ils ont dénoncé une loi sécuritaire arbitraire et liberticide.
«Cette loi menace le principe même de l'Etat de droit. Les prétendues lacunes qu'elle est censée combler n'existent pas», a martelé une oratrice. Avec cette loi MPT, «Tous coupables !» disait une banderole installée sur un char tiré par un tracteur.
Une trentaine de collectifs et d'associations avaient appelé à manifester. Parmi eux, la Grève du climat, la grève féministe, des mouvements de défense des migrants ainsi que Solidarités, le POP et les jeunes socialistes et Verts. Les rangs des manifestants étaient constitués en majorité de jeunes gens, vêtus de noir. Ils étaient 1500 selon la police, 2000 selon les organisateurs.
Police souvent visée
Des discours enflammés ont ponctué les haltes du cortège qui a cheminé au centre-ville. Ils ont souvent visé la police «qui harcèle les personnes racisées», a lancé une militante. «Le seul poulet que je mange, c'est celui qui porte l'uniforme», disait une banderole. «Police partout, justice nulle part», scandaient les participants.
D'une manière générale, les manifestants ont dénoncé une Loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (MPT) qui étend les pouvoirs de la police de manière inquiétante. Ils craignent des restrictions drastiques des droits fondamentaux sur la seule base d'indices et de soupçons. «Ces mesures peuvent toucher n'importe qui», a estimé une militante.
Mouvements contestataires
Cette loi élargit «à l'excès» la définition d'un acte terroriste et réprime les mouvements contestataires. «Notre militantisme dérange, Et nous, militants issus de l'immigration, sommes particulièrement visés», a dit une oratrice.
Cette loi est, de plus, islamophobe et criminalise les enfants dès l'âge de 12 ans, ce qui est contraire au droit international, ajoutent les militants. Le cortège s'est déroulé sans heurts, à l'exception de quelques tags, affiches arrachées et vitrines endommagées.