Une exposition consacrée au peintre Edouard Morerod (1879 - 1919) est à voir à L'Estrée à Ropraz jusqu'au 31 octobre. Elle convie le visiteur à une «fête de l'oeil» , proposant peintures et dessins, dont de nombreux portraits, réalisés à sept moments charnières du parcours de l'artiste.
Tête d'homme barbu (1907), fusain et pastel sur papier.
L'un des nombreux portraits de la Pastora, muse de l'artiste
Jeune femme à la coiffure extravagante, fusain, aquarelle et lavis sur papier.
Tête d'enfant (1905) crayons de couleur sur papier.
Conchita Olivar, danseuse (1910). L'Espagne a marqué le peintre et c'est justement sur cette période de sa vie que s'ouvre l'exposition à Ropraz.
«Una mora y su negra» (1911), huile sur toile. Au Maroc, difficile pour le peintre de travailler comme à son habitude, alors que les femmes cachent leur visage.
Femme voilée traversant la rue (1911), gouache sur papier. Stylistiquement, le séjour marocain a néanmoins permis à Edouard Morerod d'évoluer.
Soudanaise et son fils (1911) huile sur toile.
St-Jean-de-Luz (1918), huile sur carton.
Glacier (1905) huile sur toile
L'Estrée de Ropraz est un bel écrin pour les oeuvres de Morerod.
Diana, la jeune anglaise au chapeau (1907), fait l'objet de l'affiche de l'exposition.
Peintures Edouard Morerod
Tête d'homme barbu (1907), fusain et pastel sur papier.
L'un des nombreux portraits de la Pastora, muse de l'artiste
Jeune femme à la coiffure extravagante, fusain, aquarelle et lavis sur papier.
Tête d'enfant (1905) crayons de couleur sur papier.
Conchita Olivar, danseuse (1910). L'Espagne a marqué le peintre et c'est justement sur cette période de sa vie que s'ouvre l'exposition à Ropraz.
«Una mora y su negra» (1911), huile sur toile. Au Maroc, difficile pour le peintre de travailler comme à son habitude, alors que les femmes cachent leur visage.
Femme voilée traversant la rue (1911), gouache sur papier. Stylistiquement, le séjour marocain a néanmoins permis à Edouard Morerod d'évoluer.
Soudanaise et son fils (1911) huile sur toile.
St-Jean-de-Luz (1918), huile sur carton.
Glacier (1905) huile sur toile
L'Estrée de Ropraz est un bel écrin pour les oeuvres de Morerod.
Diana, la jeune anglaise au chapeau (1907), fait l'objet de l'affiche de l'exposition.
Saisir la beauté pure, l'authenticité, au coeur de l'humain. Que l'humain en question soit un mendiant, une gitane, un enfant, un vieillard. Ce fut la quête du peintre Edouard Morerod. Sûr, appuyé et fouillé, son trait s'est épuré au fil du temps, allant de plus en plus à l'essentiel. Mais l'évolution artistique de ce natif d'Aigle, dans le canton de Vaud, a été stoppée nette par la tuberculose, à laquelle il a succombé à l'âge de quarante ans.
Une exposition lui est consacrée à L'Estrée à Ropraz jusqu'au 31 octobre. Le président de l’Association des amis d’Edouard Morerod, Jacques Dominique Rouiller, s'enthousiasme: «L'Estrée , qui ressemble à un bateau inversé sur plusieurs niveaux, est un écrin magnifique pour les oeuvres du peintre». Jamais autant d'oeuvres du peintre n'ont été exposées auparavant: près de 85 toiles sont suspendues et des porte-cartons à dessins contenant des planches sous cellophane peuvent également être consultés.
L'accrochage réalisé par le fondateur du lieu Alain Gilliéron, lui-même passionné de Morerod, donne une impression festive à l'ensemble, même si certains sujets sont plus sombres, poursuit Jacques Dominique Rouiller: «La fête de l'oeil débute lorsque l'on pénètre de plain pied dans l'exposition, où l'on se retrouve confronté à l'Espagne. C'est un véritable feu d'artifice.»
Conférences en lien avec l'exposition
- 30 SEPTEMBRE À 19H30: «Le triangle fertile de Morerod : Espagne, Paris et... Suisse» Par Noël Cordonier, Prof. HEP et enseignant UNIL honoraire. Places limitées, réservations par email ou par téléphone.
- 7 OCTOBRE À 19H30 «Créer pour survivre» Par Jacques Dominique Rouiller, Président de l’Association des amis d’Edouard Morerod. Places limitées, réservations par email ou par téléphone.
L'Espagne, qui a littéralement envoûté le peintre, mais aussi Paris, le Maroc, la «Dame admirable», Saint-Jean-de-Luz, la Suisse et la Russie sont les sept sections qui composent l'exposition, représentant des moments clés de la vie de l'artiste.
Une renaissance?
Résistant aux nouveaux courants artistiques émergeant à son époque, Edouard Morerod a toujours gardé la même ligne de création, avec entêtement et, souvent, frénésie. Parmi ses muses, le peintre a réalisé une centaine de portraits de la Pastora, une gitane dont il était épris.
À la fin de sa vie, la «Dame admirable», soeur de l'écrivain Jules Supervielle, est devenue son nouveau modèle récurrent, guidant de plus en plus son trait vers la pureté. En-dehors de ses sujets de prédilection, Morerod a peint, dessiné ou croqué un nombre incalculable de personnes. Dans une moindre mesure mais toujours avec talent, il s'est aussi livré à la représentation de paysages.
Son talent de portraitiste a été reconnu de son vivant, de même que ses qualités dans le domaine de la peinture orientaliste, relève Jacques Dominique Rouiller: «En 1911 c’est au Maroc, à Tanger, qu’il passera trois mois lors d’un séjour qui ne le satisfait qu’à moitié. N’est-il pas l’homme du regard et les nombreuses femmes voilées le désolent. Stylistiquement parlant les œuvres de cette période restent exemplaires».
Mais, malgré plusieurs belles réussites dans sa carrière artistique, il a fini par tomber dans l'oubli après sa mort en 1919. Depuis quelques années, l'Association des amis d’Edouard Morerod s'attèle à faire découvrir son oeuvre au grand public.
À noter que, pour la première fois depuis 1991, certains de ses travaux seront en vente à l'Estrée: «Aujourd'hui, beaucoup s'étonnent de ne pas l'avoir vu réapparaître plus tôt. Il y a comme une renaissance ou, au moins, une redécouverte de l'artiste», considère Jacques Dominique Rouiller.