Montricher Nabokov sur les rivages à la Fondation Jan Michalski

sj, ats

3.5.2023 - 12:09

Juste après Colette, la Fondation Jan Michalski, à Montricher (VD), consacre une exposition à une autre «star» de la littérature. «Vladimir Nabokov – Rivages de l'écriture» est à découvrir dès vendredi et jusqu'au 3 septembre prochain.

L'écrivain Vladimir Nabokov, ici à Montreux en 1976, soit environ un an avant son décès (archives).
L'écrivain Vladimir Nabokov, ici à Montreux en 1976, soit environ un an avant son décès (archives).
KEYSTONE

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L'exposition s'intéresse en grande partie à la question de l'écriture – comment écrire – à travers le parcours d'exilé du poète émigré russe au romancier américain de renommée internationale, explique la fondation dans son dossier de presse. «La trajectoire de Nabokov est un exemple de transfiguration des réalités de l'exil par l'écriture», est-il souligné.

L'itinéraire d'écrivain de Vladimir Nabokov (Saint-Pétersbourg, 1899 – Lausanne, 1977) le mène en effet d'exils en métamorphoses. Trilingue dès l'enfance, pratiquant le russe, l'anglais et le français, lecteur avide et précoce, il grandit dans l'opulence matérielle et culturelle d'une famille aristocratique en Russie.

A la suite de la révolution bolchévique de 1917, ses années d'apatride entre Berlin et Paris lui font connaître la plus grande indigence. Fuyant le nazisme, Nabokov gagne ensuite les Etats-Unis en 1940 avant de s'installer en Suisse en 1962.

Plusieurs univers d'écriture

Passeur de cultures, il est également traducteur et enseignant en littérature avant de pouvoir vivre de sa plume à partir de 1958, quand sont signés les droits d'adaptation au cinéma de son roman le plus célèbre, «Lolita» (1955).

Dans ces mouvements successifs de l'histoire se pose la question: comment écrire? Cette interrogation autour des univers d'écriture de Nabokov est donc le fil rouge de l'exposition à Montricher.

A travers un ensemble de documents réunissant photographies, dessins, manuscrits, éditions originales et correspondances, elle propose, «au gré des déplacements et des dépaysements, des langues et des imaginaires, un parcours des chatoyantes mues de l'écrivain virtuose», relèvent les commissaires invités.

C'est l'occasion aussi de se replonger dans son œuvre littéraire, de «Machenka» (1926), «La défense Loujine» (1930) ou «Le don» (1937-1938), son chef-d'oeuvre moderniste en russe, à «Feu pâle» (1962) et «Ada» (1969), sa pièce maîtresse. Des textes où «se combinent jeux entre les langues et entomologie, stratégies stylistiques et mises en abyme vertigineuses».