Une parade à vélo réunissant quelque 300 personnes a eu lieu samedi à Lausanne. Organisée par l'ATE Vaud, elle visait à marquer à sa façon les 60 ans d'existence de l'autoroute A1 entre Genève et Lausanne. L'événement a mêlé aspects festifs et politiques.
Keystone-SDA, sj, ats
20.04.2024, 16:07
20.04.2024, 17:18
ATS
Sous la bannière «L'autoroute A1 fête ses 60 ans... Bientôt la retraite?», le cortège cycliste est parti vers 14h00 du parc de Milan sous-gare pour traverser le sud de la capitale vaudoise le long du lac par les quais d'Ouchy avant de rejoindre le grand giratoire de la Maladière puis la Vallée de la Jeunesse, non loin. Il était emmené par le célèbre «DJ à vélo» britannique Dom Whiting et ses platines aux musiques électroniques.
Toutes les formes de mobilités douces étaient associées aux côtés des vélos: à pied, en patins ou en trottinette. L'ensemble du parcours sur la route avait été autorisé par la police municipale, avec une circulation réduite voire stoppée par endroits.
L'événement à la fois festif et politique organisé par la section vaudoise de l'Association transports et environnement (ATE) s'est ensuite prolongé au coeur du giratoire de la Maladière et à la Vallée de la Jeunesse, avec des discours prévus des conseillères nationales Brenda Tuosto (PS/VD) et Léonore Porchet (Verte/VD), de politiciens locaux ainsi que de représentants d'associations, tous centrés sur les enjeux de la mobilité et plus spécifiquement des autoroutes.
Révolution vs contrainte
L'ATE comptait sur cet anniversaire de l'A1 pour «évoquer les sujets d'actualité importants»: le référendum contre les extensions autoroutières sur lequel le peuple pourrait voter cet automne, la possibilité de requalifier le tronçon autoroutier Ecublens-Maladière (A1a) en boulevard urbain ainsi que les enjeux généraux du report modal, a expliqué à Keystone-ATS Romain Pilloud, secrétaire général de l'ATE Vaud.
«C'est l'occasion d'un moment de mobilisation, de regrouper les forces et d'informer sur ces sujets», résume-t-il. L'opportunité aussi de récolter des soutiens financiers pour les futures campagnes de votation, ajoute-t-il.
Ce qui était une révolution à l'époque est devenu une contrainte, selon l'ATE: «des coûts d'entretien se comptant en dizaines de milliards, une génération importante de trafic automobile, des nuisances sonores impactant la santé, l'émission de gaz à effet de serre et de particules fines, de même que le mitage du territoire sont certains des problèmes qui sont causés par ce tronçon».
Hormis de nombreuses activités familiales, la manifestation a aussi inclu deux expositions sur le thème de l'autoroute en collaboration avec l'EPFL et le festival BDFIL ainsi que des stands associatifs et la présentation de visuels contre les extensions autoroutières.
La doyenne des autoroutes
L'autoroute A1 entre Lausanne et Genève fêtera ses 60 ans exactement le 23 avril. Elle avait été programmée pour l'Exposition nationale de 1964. Les 60 km reliant les deux villes ont été construits en un temps record de quatre ans et un coût estimé à 400 millions de francs.
Premier tronçon autoroutier reliant deux villes en Suisse, cette infrastructure a été conçue pour accueillir 20'000 véhicules par jour. Soixante ans plus tard, cinq fois plus de véhicules l'empruntent quotidiennement, soit près de 100'000.
Pour rappel, le Conseil fédéral a approuvé en octobre dernier le projet général de la suppression du goulet d'étranglement entre l'échangeur du Vengeron et la jonction de Nyon sur l'A1. Sur une longueur de 19 km, l'autoroute sera élargie à trois voies par sens de marche à l'horizon 2041 pour un coût de 950 millions de francs.
Ce projet fait partie de six projets d'extension autoroutière avalisée fin 2023 par les Chambres fédérales. Ils sont combattus par un référendum, mené par l'alliance «Stop à la folie autoroutière» (près de 30 organisations, dont l'ATE, et partis de gauche).