Yverdon-les-Bains Le parking souterrain de la place d'Armes refait parler de lui en plein été

sj, ats

9.8.2023 - 17:13

Le redimensionnement du parking souterrain de la place d'Armes à Yverdon-les-Bains (VD) refait parler de lui en plein été. Une association citoyenne, qui milite pour un parking d'environ 1000 places pour les voitures et non de 430, a déposé mercredi un projet d'initiative populaire communale. Le peuple aura donc sans doute le dernier mot en 2024.

Le peuple yverdonnois aura certainement le dernier mot sur le redimensionnement du parking souterrain de la place d'Armes de la cité thermale (archives).
Le peuple yverdonnois aura certainement le dernier mot sur le redimensionnement du parking souterrain de la place d'Armes de la cité thermale (archives).
ATS

Keystone-SDA, sj, ats

Le collectif Aménagement et Parking Place d'Armes (CAPPA) a été créée le 1er mai dernier dans la cité thermale. Son initiative veut inviter la Municipalité yverdonnoise «à mettre en œuvre sans délai le réaménagement de la place d'Armes comprenant la création d'un espace vert et de rencontre en surface, ainsi que l'aménagement d'un parking souterrain de l'ordre de 1000 places». Elle a été déposée dans l'après-midi au greffe municipal à l'Hôtel de Ville.

«Une fois que la Municiplaité aura accepté le texte et d'éventuelles corrections, nous pourrons commencer la récolte de signatures», a dit à Keystone-ATS l'ancienne préfète et ex-députée Pierrette Roulet-Grin, membre du comité d'initiative. Elle imagine un début de récolte à la rentrée politique, vers fin août.

Le nombre de signatures nécessaires n'a pas encore été établi précisément par l'administration communale. Mais selon Mme Roulet-Grin, il devrait avoisiner entre 3000 et 3500 paraphes, à rassembler en trois mois. Et si tout se passe bien, un vote du peuple est envisagé dans le courant 2024.

Majorité rose-verte critiquée

Le comité d'initiative est composé de douze membres domiciliés sur la commune d'Yverdon-les-Bains/Gressy, regroupant les intérêts de toute la population yverdonnoise et sa région. Parmi eux aussi, l'ex-syndic de la ville Jean-Daniel Carrard, l'ex-municipale Gloria Capt ainsi que des politiciens, des commerçants et des entrepreneurs.

«Ce parking doit compenser la suppression des 800 places existantes en surface dans le périmètre du centre-ville ainsi que la suppression des 180 places de P+Rail qui seront supprimées derrière la gare, dans le cadre de la future extension des ateliers CFF», souligne le CAPPA.

Les initiants plaident pour le droit d'avoir un véhicule s'agissant des habitants du centre-ville et veulent soutenir les commerçants au coeur de la cité thermale. Ils critiquent «une vision dogmatique de la mobilité» de la majorité rose-verte à l'exécutif.

Déblocage surprise en 2019

Située entre la gare et le coeur historique de la cité thermale, la place d'Armes a fait l'objet depuis le milieu des années 60 d'une kyrielle de projets d'aménagement. Mais aucun n'a vu le jour.

Son réaménagement avait finalement été débloqué en mars 2019 à la suite d'un accord inédit entre le PLR et le PS. Les socialistes avaient accepté de soutenir le projet de la droite en échange d'investissements dans l'accueil de jour des enfants. Lancé peu après, un projet de référendum contre le parking n'avait pas abouti.

En 2021, le canton avait donné un préavis négatif à la mouture adoptée en 2019 par le Conseil communal, soit la version avec 1000 places. En novembre 2022, les quatre municipaux de la majorité rose-verte ont présenté le projet redimensionné de parking, soit un «hub de mobilité souterrain» comptant, dès 2030, 430 places pour les voitures, 160 pour les motos et 1000 pour les vélos.

Crainte pour les commerces

Le projet de parc paysager en surface n'a, lui, pas été remis en question. Cette cure de minceur a toutefois amené le municipal PLR Christian Weiler à rompre la collégialité. Il critiquait le fait que cette réduction massive de plus de 600 places allait prétériter les commerçants, dont la moitié de la clientèle vient de l'extérieur. Il a dit craindre pour eux.

Ceux-ci n'avaient d'ailleurs pas tardé à réagir. La faîtière des commerçants, la Société industrielle et commerciale d'Yverdon, Grandson et environs (SIC), s'était dite stupéfaite et dépitée. Elle annonçait déjà son plein engagement à une initiative visant à contrer le projet de la Municipalité. La SIC est d'ailleurs représentée dans le comité d'initiative du CAPPA.