Aides aux précaires – GE Référendum: SolidaritéS dénonce une récolte de signatures douteuse

ATS

6.8.2020 - 12:44

A Genève, SolidaritéS dénonce des méthodes douteuses utilisées pour la récolte des signatures du référendum contre l'aide aux travailleurs précaires.
A Genève, SolidaritéS dénonce des méthodes douteuses utilisées pour la récolte des signatures du référendum contre l'aide aux travailleurs précaires.
Source: Keystone/LAURENT GILLIERON

SolidaritéS dénonce des méthodes douteuses dans le cadre de la récolte des signatures du référendum contre le fonds d'aide aux plus précaires. Selon le parti, la présentation du texte induit en erreur les potentiels signataires en évoquant un objectif de «lutte contre le travail au noir». Le comité référendaire réfute.

Ce référendum n’aura aucun effet réel contre le travail non déclaré, mais va empêcher une population fragilisée de toucher une aide pourtant indispensable à sa survie. Invoquer là un objectif de lutte contre le travail au noir constitue simplement une manière d’induire en erreur les potentielles signataires, relève SolidaritéS jeudi dans un communiqué.

L’extrême droite use de stratagèmes pour prétendre défendre ceux qu’elle attaque, se parant de l'apparence de la lutte contre la précarité, souligne la formation. Elle déplore que «l'UDC et le MCG avancent masqués», les logos de ces deux partis étant totalement absents de la feuille référendaire. Et de se demander d'où viennent les récolteurs qui renvoient au comité référendaire contre le travail illégal.

Pour rappel, solidaritéS avait déjà pris position et fermement condamné ce «référendum de la honte». Aujourd’hui, c’est la récolte elle-même qui est sujette à caution, souligne la formation.

Le comité conteste

«Il n'y a pas d'entourloupe», rétorque l'UDC André Pfeffer, qui emmène le comité référendaire et organise la récolte des signatures. «Ce référendum a effectivement pour but d'annuler une loi qui favorise et fait la promotion du travail illégal».

Et de préciser que les responsables du référendum ne sont pas l'UDC et le MCG, mais le comité référendaire contre le travail illégal, même si ce dernier a l'appui de ces deux partis. Le comité n'a par ailleurs aucun lien avec une société qui rémunère la récolte de signatures, ajoute M. Pfeffer «catégorique». «Je forme des équipes au sein de ma famille politique et avec l'aide de bonnes volontés».

Longues files d'attente

Les référendaires ont jusqu'au 14 septembre pour obtenir 5370 signatures valables. Le texte s'en prend à la loi sur l'indemnisation des travailleurs précaires acceptée fin juin par le Grand Conseil. Ce projet du Conseil d'Etat faisait suite à l'émoi provoqué par les longues files d'attente lors des distributions de nourriture lors de la crise sanitaire.

Le fonds d'urgence de quinze millions est destiné à ceux qui n'ont pas eu droit aux aides cantonales ou fédérales entre le 17 mars et le 16 mai. Environ 3000 personnes pourraient en bénéficier. L'indemnisation n'est pas conditionnée à un statut légal.

Pour les référendaires, il n'est notamment pas acceptable que l'Etat paie les salaires en lieu et place d'employeurs ne respectant pas leurs obligations. Et qu'il autorise une indemnisation, en cas d’absence de justificatifs, sur la base d’une simple déclaration écrite du bénéficiaire.

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