CultureViceversa Littérature, trésor de la richesse littéraire suisse
dapi, ats
11.7.2022 - 09:00
Depuis une dizaine d'années, le portail en ligne Viceversa Littérature, ainsi que la revue homonyme née en 2007, promeut la littérature suisse dans trois langues nationales afin de montrer sa richesse. Keystone-ATS en a parlé avec Ruth Gantert, rédactrice en chef.
Keystone-SDA, dapi, ats
11.07.2022, 09:00
11.07.2022, 09:50
ATS
En octobre prochain, le portail en ligne Viceversa littérature fêtera ses 10 ans. Il est né en 2012 pour prendre la suite du site romand cultureactif.ch, «lié au magazine Se croiser, qui avait pour but de faire connaître la littérature suisse», explique la rédactrice en chef Ruth Gantert au téléphone.
La mission de Viceversa Littérature est la même, mais elle vise également à promouvoir la littérature suisse dans les trois langues nationales. Existant sous la forme d'une plateforme en ligne et d'un magazine, le portail est un projet de l'association Service de Presse Suisse, dont Mme Gantert est également la directrice artistique.
Service de Presse Suisse est soutenu par des fonds publics provenant de l'Office fédéral de la culture (OFC) et de Pro Helvetia. Les soutiens proviennent aussi des cantons et des fondations privées comme la Fondation Leenaards.
Vision pragmatique
«Nous avons une idée très pragmatique de la littérature suisse», explique Ruth Gantert. «Nous considérons comme tel tout ce qui a été écrit dans l'une des quatre langues nationales. Indépendamment de la nationalité de l'auteur»; un auteur qui doit néanmoins vivre au sein de la Confédération ou y avoir été actif pour des motifs professionnels. «Il ne faut pas oublier non plus que la littérature helvétique existe aussi dans d'autres langues», ajoute-t-elle.
Viceversa Littérature veut également «susciter l'intérêt des maisons d'édition», indique la rédactrice en chef. Par exemple, en présentant des nouveaux auteurs qui pourront ensuite être publiés ou traduits dans d'autres langues nationales.
La rédaction est composée d'un groupe de douze personnes qui proviennent de toute la Suisse, auquel s'ajoutent des contributions venant de plus loin, ajoute Ruth Gantert.
Est-ce que la littérature suisse se distingue des autres? «La forme courte est peut-être une particularité suisse», explique-t-elle, citant l'exemple de Massimo Daviddi qui, comme beaucoup d'autres auteurs, privilégiait la poésie. Mme Gantert précise en outre que la forme courte touche à la fois la poésie et la prose.
Base de données impressionnante
Le portail en ligne possède une richesse notoire: pas moins de 4402 auteurs et 18'041 livres sont recensés dans la base de données, alimentée par les contacts avec les écrivains eux-mêmes, les maisons d'édition, les radios et les journaux, détaille la rédactrice en cheffe. La plateforme contient la bibliographie complète des auteurs, dont les oeuvres sont sélectionnées pour la critique.
«Nous accordons beaucoup d'importance à la traduction», explique Ruth Gantert. En ligne, les critiques sont rédigées dans la langue dans laquelle le livre est écrit, déclare-t-elle, mais le résumé de l'oeuvre est traduit dans les trois langues.
Le site n'existe pas en romanche, principalement car «les personnes qui parlent romanche connaissent toute également une autre langue», indique la rédactrice en chef. Il y a aussi le problème de savoir lequel des cinq dialectes existants utiliser, souligne-t-elle.
Le magazine
Le magazine annuel Viceversa Littérature, publié en français, allemand et italien, est divisé en plusieurs sections. Parmi celles-ci figure «Ici et ailleurs», une rubrique consacrée à des auteurs étrangers, parfois du passé, explique Mme Gantert. L'édition de cette année présente, par exemple, un texte de l'écrivaine française Marie-Hélène Lafon.
Quant au thème du numéro 16, «La part sauvage», Ruth Gantert déclare que «nous nous sommes intéressés à la nature à une époque où nous la détruisons». C'est également ce qu'affirme l'éditorial de Natalia Proserpi, rédactrice en chef pour la section italienne: «Le retour à la nature nous fait prendre conscience de notre action destructrice, précisément lorsque, émerveillés à la vue d'une empreinte, nous découvrons nos traces dans des endroits cachés».
On doit les dessins de ce dernier numéro au Genevois Tom Tirabosco. La nature sauvage et les rapports entre les êtres humains et l'environnement sont au centre de ses préoccupations.
La section «Ecrivains» contient des «portraits d'auteurs reconnus», explique la rédactrice en chef. Dans ce numéro, il s'agit de Tommaso Soldini, Silvia Ricci Lempen et Christoph Gleiser. Dans la rubrique «carnets inédits», on peut découvrir des textes d'auteurs émergents tels que Matteo Ferretti ou Rebecca Gisler.
Le magazine propose également la rubrique «L'année littéraire suisse 2021», qui passe brièvement en revue les différentes publications parues dans les quatre langues nationales au cours de l'année précédente.