Du bout des lèvres Ville de Genève: petit «non» à la Cité de la musique

za, ats

13.6.2021 - 13:35

En Ville de Genève, la Cité de la musique est refusée du bout des lèvres dimanche. Le «non» au plan localisé de quartier (PLQ) permettant sa construction l'emporte par 50,86% des voix, selon les résultats complets.

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En Ville de Genève, les opposants à la Cité de la musique ont gagné leur pari. Le projet est refusé de justesse.
En Ville de Genève, les opposants à la Cité de la musique ont gagné leur pari. Le projet est refusé de justesse.
ATS

Le préavis municipal à ce PLQ est refusé par 840 voix d'écart. Le taux de participation s'est élevé à 42,61%.

Porté par des privés et devisé à 300 millions de francs, ce projet a fait l'objet d'un référendum lancé par une coalition hétéroclite réunissant les Verts, Ensemble à Gauche, l'UDC, les défenseurs du patrimoine et des artistes indépendants. Le plan localisé de quartier des Nations fixe les règles urbanistiques du bâtiment et des espaces publics.

Prévu près de la place des Nations, sur un terrain appartenant à l'ONU, le vaste bâtiment en verre devait abriter l'Orchestre de la Suisse romande (OSR) et la Haute école de musique (HEM), aujourd'hui éparpillée entre plusieurs lieux. Une salle philharmonique de 1580 places, deux autres salles de concert, des salles de cours, une médiathèque, un restaurant et un parc publics étaient prévus.

«Monoculture»

Les référendaires déploraient des abattages d'arbres, la démolition d'une maison de maître non classée ainsi qu'un projet démesuré financé principalement par la Fondation Hans Wilsdorf. Le projet divisait le milieu artistique, certains s'enthousiasmaient pour un nouvel espace culturel sur la rive droite alors que d'autres dénonçaient «une monoculture sous perfusion» au détriment d'autres musiques.

Le refus de dimanche n'est pas contraignant, car le canton a le dernier mot en matière d'aménagement. Au vu du résultat serré, le Conseil d'Etat, en faveur du plan localisé de quartier, pourrait passer outre. Et des recours ne sont pas exclus, notamment en raison du couac de La Poste, qui a laissé des caisses contenant 7000 enveloppes de vote sur le trottoir pendant un week-end.