«C'est juste fou pour moi» Yann Orhan, le marionnettiste artistique du visuel au MJF

sj, ats

15.7.2022 - 11:40

Le photographe français Yann Orhan est le directeur artistique de la capture vidéo des concerts du Montreux Jazz Festival. Spécialisé dans les pochettes de disque, il oeuvre en coulisses en marionnettiste des images projetées sur les écrans du Stravinski et du Lab.

Yann Orhan, le marionnettiste artistique du visuel au MJF

Yann Orhan, le marionnettiste artistique du visuel au MJF

Le photographe français Yann Orhan est le directeur artistique de la capture vidéo des concerts du Montreux Jazz Festival. Spécialisé dans les pochettes de disque, il oeuvre en coulisses en marionnettiste des images projetées sur les écrans du Stravinski et du Lab. Son nom n'est pas très connu en Suisse. Mais en France, Yann Orhan est un des photographes rock les plus recherchés. Toujours au plus proche de l'âme des artistes qu'il capture dans son objectif, il est l'auteur des pochettes d'albums de nombreuses stars de la chanson francophone: Françoise Hardy, Mathieu Chedid, Hubert-Félix Thiéfaine, Renaud, Arthur H, Bertrand Cantat ou encore Thomas Dutronc, pour n'en citer que quelques-uns.

15.07.2022

Keystone-SDA, sj, ats

Son nom n'est pas très connu en Suisse. Mais en France, Yann Orhan est un des photographes rock les plus recherchés. Toujours au plus proche de l'âme des artistes qu'il capture dans son objectif, il est l'auteur des pochettes d'albums de nombreuses stars de la chanson francophone: Françoise Hardy, Mathieu Chedid, Hubert-Félix Thiéfaine, Renaud, Arthur H, Bertrand Cantat ou encore Thomas Dutronc, pour n'en citer que quelques-uns.

En Suisse, le chanteur valaisan Marc Aymon et le musicien genevois Eric Linder, alias Polar, ont également chacun fait appel à ses talents pour habiller une de leurs pochettes de disques.

Un défi énorme

Pour sa 56e édition, le Montreux Jazz Festival (MJF) s'est tourné vers lui pour apporter une fraîcheur de regard et revisiter artistiquement la capture vidéo de ses concerts. L'équipe du festival l'a carrément engagé comme directeur artistique dans ce domaine visuel, lui laissant carte blanche.

«J'ai été assez surpris qu'on m'appelle pour ça, mais j'avais fait des trucs que les responsables du MJF avaient bien aimés et qui correspondaient à leurs attentes», a confié à Keystone-ATS Yann Ohran, en marge du concert du trompettiste libanais Ibrahim Maalouf jeudi soir. «Sincèrement, c'est un challenge énorme. C'est juste fou pour moi», s'enthousiasme-t-il.

«J'ai l'impression de rentrer dans la légende du festival. J'espère être là au moins pour trois ans afin de voir jusqu'où on peut aller» en matière de captation vidéo, dit-il. L'artiste ne cache pas vouloir même «essayer de s'incruster pour plus longtemps». Et pourquoi pas laisser sa patte visuelle sur le Montreux Jazz.

Comme tourner un film

Le public a ainsi pu découvrir les réalisations de ce marionnettiste de l'image tout au long de la quinzaine du festival, sur les deux grands écrans de chaque côté des scènes de l'Autitorium Stravinski et du Monteux Jazz Lab (ex-Miles Davis Hall).

«On a retiré toute la machinerie et mis des gens à la place. On a neuf caméras tous les jours au Stravinski et cinq au Lab. Sur scène, de côté, à l'arrière, à l'avant et aussi en caméra portée dans le public. On fonctionne avec deux équipes, une pour chaque salle», explique Yann Ohran. Lui, il tire les ficelles humaines et technologiques depuis le car régie.

«J'aime bien l'idée d'aller plus loin que la simple captation de concerts, faire un film en quelque sorte, même si c'est peut-être un peu prétentieux», ajoute-t-il. «Le vrai premier projet qui a été signé pour en faire autre chose, c'est avec Nick Cave. On a capté tout le concert et moi je vais reprendre un mois de montage pour refaire autre chose». Il n'en dira pas plus.

«Miroir noir»

Né en 1970, Yann Ohran vit actuellement à Paris. Après des études de communication visuelle, il s'est ensuite orienté vers la photographie, le graphisme et la réalisation. Au fil de rencontres emblématiques, il s'est essentiellement focalisé sur l'industrie du disque en tant que directeur artistique.

Sur son site internet, il explique avoir également travaillé pour Leonard Cohen, Lang Lang, Julien Doré, Bruce Springsteen, Quincy Jones, Imelda May, Renaud, Michel Polnareff, Damon Albarn, Tears For Fears, Miossec, Ayo, Gaëtan Roussel, Sallie Ford, Axel Bauer, Lou Doillon, Johnny Halliday ou encore Jacques Dutronc. Pour des pochettes de disques, des portraits photos ou des clips vidéos.

En parallèle, il a développé un travail photographique plus personnel, mêlant portrait de famille et natures mortes. Il a par exemple travaillé sur une série intitulée «Nos vies invisibles», axée essentiellement sur le vide, le manque et l'abandon de soi. En 2010, il a publié un livre photographique, «Memories, miroir noir».