Patrimoine A Louxor, une ville d'artisans de plus de 3.000 ans

AFP

10.4.2021 - 22:51

10.4.2021 - 22:51

Ateliers, fours, murs de brique, poteries et bijoux: la ville d'artisans liée au roi Amenhotep III datant de plus de 3.000 ans, a été présentée samedi à la presse par les autorités égyptiennes désireuses de promouvoir le tourisme culturel.

Ateliers, fours, murs de brique, poteries et bijoux: la ville d'artisans liée au roi Amenhotep III datant de plus de 3.000 ans, a été présentée samedi à la presse par les autorités égyptiennes désireuses de promouvoir le tourisme culturel.

«Nous avons trouvé une portion seulement de la ville», a dit à l'AFP Zahi Hawass, archéologue et ancien ministre des Antiquités, samedi matin au milieu des ruines de la ville antique située sur la rive ouest du Nil près de Luxor (sud). Selon lui, «la ville s'étend vers l'ouest et le nord».

Les fouilles, dans la ville enfouie sous le sable depuis des millénaires, vont continuer encore quelques années, dit celui qui a conduit les excavations depuis septembre 2020.

Une série de murs de brique d'argile, ainsi que des rues passant entre les constructions sont aujourd'hui visibles sur le site.

«Nous avons trouvé trois quartiers principaux: un pour l'administration, un dortoir pour les ouvriers, et un pour l'industrie», a-t-il dit avant d'ajouter qu'un autre endroit était réservé à la production de viande séchée.

Parmi les autres découvertes, M. Hawass cite «un endroit pour la couture, pour la fabrication de sandales», ainsi que des «moules pour les amulettes» et de petites statues. 

Les archéologues ont aussi trouvé un «grand poisson recouvert d'or» qui était peut-être vénéré, selon M. Hawass.

Selon l'archéologue, habitué à manier l'hyperbole, il s'agit de la découverte «la plus importante depuis celle de la tombe de Toutankhamon» en 1922.

Parfois accusé par ses pairs d'être un businessman mégalomane et de manquer de rigueur scientifique, M. Hawass se défend en étalant ses découvertes archéologiques passées, qu'il juge «majeures». 

Promotion du tourisme

De son côté, José Galan, le chef de la mission espagnole de Dra Abu el-Naga, à proximité du site de la ville antique, reconnaît qu'il s'agit d'une «découverte fantastique».

«Nous sommes plus habitués à des découvertes liées à des temples et des tombes (...) et pas tant liées à des installations humaines», dit l'archéologue espagnol. 

Toutefois, selon lui, les découvertes doivent être analysées. «Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions».

Selon les archéologues, la ville découverte date du roi Amenhotep III, arrivé sur le trône en 1.391 avant notre ère, et dont le palais se trouve à proximité. La datation a été établie grâce à des sceaux apposés sur des poteries. La ville est également liée au Dieu Aton.

«Ce n'est pas seulement une ville, nous pouvons aussi voir de l'activité économique, des ateliers, des fours», a dit à l'AFP Mostafa Waziri, le secrétaire général du Conseil général des antiquités égyptien.

La découverte avait été annoncée dès jeudi dans un communiqué par la mission archéologique.

L'Egypte, qui cherche à faire revenir les touristes après des années d'instabilité, avait déjà mis en valeur la semaine dernière son patrimoine archéologique en organisant au Caire un défilé très médiatisé de momies de pharaons.

Et en janvier, les autorités avaient dévoilé au public une cinquantaine de sarcophages vieux de plus de 3.000 ans. Ces «trésors» avaient été découverts à Saqqara, à une quinzaine de kilomètres au sud des célèbres pyramides du plateau de Guizeh.

Plusieurs archéologues dont l'Egyptien Tarek Farag ont affirmé que la zone dans laquelle a été faite la découverte avait été fouillée il y a plus de 100 ans, et que la cité en question y avait été découverte.

Selon MM. Waziri et Hawass, les fouilles précédentes il y a une centaine d'années, ne s'étaient pas déroulées au même endroit, mais plus au sud.

AFP