Il faut lui parler en «hochdeutsch»! Au centre de soins d'Embrach, le robot Lio est en formation

ceel, ats

8.7.2023 - 10:00

Au centre de soins d'Embrach, dans le canton de Zurich, le robot assistant Lio est en formation depuis juin 2022 dans le cadre d'un projet-pilote. S'il décharge le personnel, la présence humaine reste indispensable pour de nombreuses tâches.

Le robot assistant Lio lors d'une séance de thérapie corporelle au centre de soins d'Embrach (ZH).
Le robot assistant Lio lors d'une séance de thérapie corporelle au centre de soins d'Embrach (ZH).
ATS

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Lio est très apprécié par certains pensionnaires, même s'il en énerve parfois d'autres, a indiqué à Keystone-ATS Prasanthi Rajamayagam, responsable du secteur des soins au Centre de compétences soins et santé (KZU) d'Embrach.

Le robot passe de chambre en chambre, raconte des blagues et des histoires, passe de la musique ou donne la météo. Dans le cadre de ce projet-pilote prévu sur deux à trois ans, il augmente régulièrement ses compétences.

«On ne peut pas toujours le laisser travailler seul», note la responsable. Pour de nombreuses tâches, la présence humaine est nécessaire. Il peut ainsi amener une bouteille d'eau, mais il n'a pas la finesse motrice suffisante pour la tendre à la personne.

En outre, il ne comprend pas le suisse allemand. Il faut lui parler en «hochdeutsch», ce qui n'est pas toujours facile pour des personnes âgées.

Il est néanmoins capable de rappeler aux pensionnaires leurs rendez-vous, de distribuer le courrier et, depuis peu, d'animer des séances de gymnastique. Ces dernières restent toutefois supervisées par des thérapeutes. Outre par la voix, on peut l'activer en bougeant sa tête. La pousser vers le bas signifie oui, de côté veut dire non.

Effectuer les tâches répétitives

Selon Mme Rajamayagam, les inquiétudes du personnel de se voir remplacé à terme par des robots ont rapidement disparu. Ce n'est pas non plus l'objectif visé.

«Le but est qu'il prenne en charge les tâches répétitives afin que les soignants aient du temps pour s'occuper d'autres travaux», souligne Albino Miglialo, de la société «F&P Robotics» qui fabrique l'engin. C'est pourquoi l'on parle au centre d'un robot assistant et non d'un robot soignant.

Au début, la machine a plutôt représenté une charge pour le personnel. Il a ainsi fallu adapter plusieurs fois ses itinéraires. Mais depuis, il a «appris», et un groupe de travail fait régulièrement de nouvelles propositions, comme les exercices de gymnastique par exemple.

Une vingtaine de robots de ce type sont en fonction en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Ils s'occupent aussi de désinfecter les poignées de porte ou de sonner l'alarme lorsque quelqu'un se trouve dans le corridor de nuit. Ils pourraient à l'avenir constituer une partie de la solution au manque de personnel, conclut M. Miglialo.