Blue Origin n'en démord pas: après des mois de protestation contre la décision de la Nasa de choisir SpaceX pour construire le prochain module d'alunissage, la société spatiale de Jeff Bezos a annoncé lundi avoir porté plainte devant un tribunal fédéral contre l'agence spatiale américaine.
L'atterrisseur lunaire Blue Moon à Washington, le 9 mai 2019
Blue Origin, la société spatiale de Jeff Bezos, ici le 22 octobre 2019, a porté plainte devant un tribunal fédéral contre la Nasa
Blue Origin poursuit la Nasa devant un tribunal fédéral pour avoir choisi l'alunisseur de SpaceX - Gallery
L'atterrisseur lunaire Blue Moon à Washington, le 9 mai 2019
Blue Origin, la société spatiale de Jeff Bezos, ici le 22 octobre 2019, a porté plainte devant un tribunal fédéral contre la Nasa
«Blue Origin a porté plainte devant la Cour des réclamations fédérales des Etats-Unis», a indiqué un porte-parole dans une déclaration transmise à l'AFP, qualifiant cette décision de «tentative de corriger les défauts du processus d'acquisition de la Nasa».
«Nous croyons fermement qu'il faut remédier aux problèmes identifiés dans cette acquisition pour rétablir l'impartialité, créer de la compétition et assurer un retour sûr de l'Amérique sur la Lune», a-t-il poursuivi.
La Nasa avait annoncé en avril avoir attribué à la société d'Elon Musk le projet de construction du système d'alunissage habité (HLS), pour 2,9 milliards de dollars.
Première plainte balayée
En avril, des concurrents pour cet appel d'offres, dont Blue Origin, avaient déposé une première plainte devant l'organisme du Congrès chargé du contrôle des comptes publics (GAO), estimant que le processus d'évaluation de la Nasa avait été inéquitable et que l'agence spatiale aurait dû désigner plusieurs vainqueurs.
Mais le gendarme des contrats publics a rejeté cette plainte fin juillet, jugeant que la Nasa n'avait pas enfreint la réglementation en vigueur et soulignant qu'elle s'était réservé «le droit de désigner plusieurs vainqueurs, un seul vainqueur ou aucun vainqueur».
Blue Origin avait réagi à cette annonce en affirmant que le GAO n'était pas en mesure de répondre aux «problèmes fondamentaux» de la décision de la Nasa, en raison de son pouvoir juridictionnel limité. Et l'entreprise avait promis de continuer la bataille.
Une femme sur la lune en 2024
L'agence spatiale américaine a confirmé lundi avoir été notifiée de la plainte, et que des responsables étaient «actuellement en train d'(en) étudier les détails», a-t-elle fait savoir dans une déclaration.
La Nasa ambitionne, avec son programme Artémis, de renvoyer des astronautes américains sur la Lune en 2024, dont la première femme. Un calendrier considéré comme très ambitieux.
«Dès que possible, l'agence fournira des informations actualisées sur la voie à suivre pour retourner sur la Lune aussi rapidement et de façon aussi sûre que possible», a ajouté la Nasa dans sa déclaration lundi.