Cancer du sein Un nouveau type de test sanguin pourrait prédire une éventuelle récidive

Relax

3.6.2024 - 14:26

(ETX Daily Up) – Des chercheurs ont levé le voile sur un nouveau test sanguin capable de prédire la récidive d'un cancer du sein plusieurs mois, voire plusieurs années, avant la rechute. Une prouesse rendue possible grâce à la détection de «minuscules quantités d'ADN cancéreux» dans le sang, et dont les résultats ont été présentés lors du congrès annuel de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago.

Il pourrait être prochainement possible de prédire la récidive d'un cancer du sein.
Il pourrait être prochainement possible de prédire la récidive d'un cancer du sein.
andresr / Getty Images

Les travaux des chercheurs n'en sont qu'à leurs prémices, mais il s'agit d'une avancée considérable dans la recherche dédiée à la lutte contre le cancer du sein. Une équipe de scientifiques de l'Institute of Cancer Research (ICR) de Londres a mené un essai qui confirme l'efficacité de ce nouveau type de test sanguin «ultrasensible», comme elle le confirme elle-même dans un communiqué. Cette découverte pourrait non seulement améliorer le suivi post-traitement des patientes, mais également «jet[er] les bases d'un traitement pour prolonger [leur] vie». Autrement dit, plus la récidive est détectée tôt, plus le traitement pourra être anticipé pour accroître les chances de guérison.

D'après les résultats présentés par les chercheurs, c'est plus exactement «une biopsie liquide ultrasensible» qui pourrait permettre de déterminer «la présence de minuscules quantités d'ADN cancéreux». Dans leur essai, présenté lors du plus important congrès sur le cancer, les scientifiques sont parvenus à identifier les patientes qui ont par la suite fait une rechute – et qui avaient donc besoin d'un traitement préventif. Ce n'est pas la première fois que des chercheurs évoquent la possibilité de recourir à un tel test pour prédire une récidive, mais celui-ci serait, d'après les auteurs de ces travaux, beaucoup plus sensible car basé sur une technique capable d'identifier jusqu'à 1.800 mutations liées à la maladie.

«Les cellules cancéreuses du sein peuvent rester dans l'organisme après une intervention chirurgicale et d'autres traitements, mais elles peuvent être si peu nombreuses qu'elles sont indétectables sur les scanners de suivi. Ces cellules peuvent être à l'origine d'une rechute chez les patientes atteintes d'un cancer du sein plusieurs années après leur traitement initial. Des tests sanguins ultrasensibles pourraient offrir une meilleure approche pour le suivi à long terme des patientes dont le cancer présente un risque élevé de récidive», explique le Dr Isaac Garcia-Murillas, chercheur au sein du groupe d'oncologie moléculaire de l'ICR.

Améliorer la prise en charge

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé des échantillons de sang provenant de 78 patientes atteintes de différents types de cancer du sein précoce, prélevés au moment du diagnostic, après le deuxième cycle de chimiothérapie, après l'intervention chirurgicale, et tous les trois mois pendant la première année de suivi. Puis à une fréquence moindre: tous les six mois pendant cinq ans. L'objectif étant de détecter la présence d'ADN tumoral circulant (ADNtc), un biomarqueur issu des cellules cancéreuses.

Les auteurs des travaux ont observé une association entre la détection d'ADNct après la chirurgie ou pendant la période de suivi et un risque accru de récidive et une survie globale plus faible. Ils ont par ailleurs identifié les 11 patientes qui ont rechuté grâce à ce test sanguin ultrasensible, 15 mois en moyenne avant ladite récidive. Mais les scientifiques évoquent un délai qui peut s'étendre jusqu'à 41 mois, soit plus de trois ans, avant la rechute en question. Les chercheurs précisent toutefois que trois patientes pour lesquelles l'ADNct a été détecté au cours du suivi n'ont pas récidivé à l'issue des recherches.

«La détection précoce est l'une de nos meilleures armes contre le cancer du sein et ces premiers résultats, qui suggèrent que de nouveaux tests pourraient permettre de détecter les signes de récidive du cancer du sein plus d'un an avant l'apparition des symptômes, sont incroyablement enthousiasmants», souligne le Dr Simon Vincent, directeur de la recherche pour l'organisation caritative Breast Cancer Now, qui a cofinancé l'étude. Et de préciser: «Bien que cette recherche n'en soit qu'à ses débuts, le fait de détecter plus tôt une récidive du cancer du sein signifie que le traitement a beaucoup plus de chance de détruire le cancer et d'empêcher qu'il ne se propage à d'autres parties du corps, ce qui le rend alors incurable».