Recherche scientifique Comment les variants s'accrochent aux cellules

ATS

30.11.2021 - 12:26

Des scientifiques belges de l'UCLouvain sont parvenus à démontrer, grâce à un microscope à force atomique, la capacité des variants du coronavirus, et en particulier le nouveau variant Omicron, à mieux s'accrocher aux cellules du corps humain. Cela explique la difficulté qu'il y a à s'en défaire, a fait savoir mardi l'université dans un communiqué.

«C'est un peu comme si la souche originale du SARS-CoV 2 se liait à nos cellules au moyen d'un bouton de pression et que les variants, eux, ont plutôt opté pour un système de scratch où chaque petite liaison n'est pas aussi forte que celle du bouton de pression, mais ensemble, toutes ces petites liaisons engendrent une interaction très stable des variants avec nos cellules», ont illustré les chercheurs. (image d'illustration)
«C'est un peu comme si la souche originale du SARS-CoV 2 se liait à nos cellules au moyen d'un bouton de pression et que les variants, eux, ont plutôt opté pour un système de scratch où chaque petite liaison n'est pas aussi forte que celle du bouton de pression, mais ensemble, toutes ces petites liaisons engendrent une interaction très stable des variants avec nos cellules», ont illustré les chercheurs. (image d'illustration)
KEYSTONE

Une équipe de scientifiques de l'UCLouvain, menée par le Pr David Alsteens, a constaté que les variants, notamment le variant Kappa, adoptent une nouvelle stratégie pour se lier de manière plus efficace aux cellules qu'ils souhaitent envahir.

«Plutôt que d'augmenter la force de leur liaison à un endroit précis de nos récepteurs ACE2 – porte d'entrée principale du coronavirus dans nos cellules, ils multiplient les petites liaisons sur une plus grande surface. Résultat: la liaison 'globale' du variant aux cellules est plus stable», peut-on lire dans le communiqué.

«C'est un peu comme si la souche originale du SARS-CoV 2 se liait à nos cellules au moyen d'un bouton de pression et que les variants, eux, ont plutôt opté pour un système de scratch où chaque petite liaison n'est pas aussi forte que celle du bouton de pression, mais ensemble, toutes ces petites liaisons engendrent une interaction très stable des variants avec nos cellules», ont illustré les chercheurs de cette étude, publiée dans Nature Communications.

Quant à la question de savoir s'il fallait adapter les vaccins aux nouveaux variants, ce n'est pas encore le cas, a estimé Sophie Lucas, immunologiste et présidente de l'Institut de Duve de l'UCLouvain. Selon elle, le vaccin entraîne la production de nombreux anticorps différents empêchant le virus de se fixer aux cellules humaines et de les infecter.

Pas d'intérêt à modifier les vaccins

«Il faut surveiller cela en continu – et c'est d'ailleurs grâce à cette surveillance en continu que le variant Omicron vient d'être découvert – mais pour le moment, il n'y a pas d'intérêt à modifier les vaccins», a précisé Mme Lucas.

Pour Sophie Lucas, lorsque l'immunité et les anticorps générés par les vaccins et leur booster actuels ne seront plus suffisants pour combattre les variants en circulation, il sera alors temps d'adapter les vaccins.

«Il est possible qu'on observe cela pour Omicron, mais on ne le sait pas aujourd'hui et il faudra encore du temps pour le déterminer. L'idéal serait évidemment de pouvoir mettre au point un vaccin permettant d'éduquer notre système immunitaire contre une partie stable et commune à tous les variants du SARS-CoV 2. Un vaccin universel», a-t-elle en outre souligné.