AlimentationDans le cerveau, les acides biliaires déclenchent la satiété
fl, ats
24.5.2021 - 18:17
En pénétrant dans le cerveau, les acides biliaires réduisent l’appétit, selon une étude de scientifiques de l'EPFL publiée lundi dans la revue Nature Metabolism. Cette découverte pourrait avoir des répercussions sur le traitement de l'obésité.
Keystone-SDA, fl, ats
24.05.2021, 18:17
ATS
Les acides biliaires font partie des métabolites les plus abondants dans l’intestin, précise l'EPFL dans un communiqué. Ils jouent notamment le rôle d’intermédiaire entre la disponibilité des nutriments et une réponse physiologique en activant le récepteur membranaire sensible aux acides biliaires. Le rôle de signalisation de ces métabolites dans le cerveau est toutefois encore peu étudié.
Dans une nouvelle étude du laboratoire de Kristina Schoonjans à l’EPFL, réalisée avec le Brain Mind Institute et la Plateforme Technologique Bertarelli de thérapie génique de l’EPFL, et plusieurs collaborateurs en France, en Italie et aux Etats-Unis, les auteurs ont montré que les acides biliaires arrivent dans le cerveau de la souris peu après un repas pour supprimer la prise alimentaire.
Les acides biliaires s’échappent du tube digestif, s’accumulent provisoirement dans la circulation sanguine et apparaissent très brièvement dans l’hypothalamus après le repas. Cette région, située à la base du cerveau, est exposée à diverses molécules bioactives circulant dans le sang.
Intermédiaires
Les auteurs ont prouvé que la réponse anorexique des acides biliaires est relayée par le récepteur couplé à la protéine G Takeda 5 (TGR5), situé à la surface cellulaire d’un groupe distinct de cellules hypothalamiques, appelées neurones AgRP/NPY, précise le communiqué.
Les acides biliaires y servent d’intermédiaires à deux processus échelonnés dans le temps. Ils «bloquent fortement la libération de peptides stimulateurs de l’appétit AgRP et NPY pendant les premières minutes suivant leur fixation sur le récepteur associé, ils renforcent en outre l’inhibition en atténuant l’expression de ces neurotransmetteurs», explique Alessia Perino, premier auteur de l'article.
Des études précédentes du laboratoire de Schoonjans ont démontré que l’activation systémique du TGR5 atténue l’obésité chez des souris rendues obèses par leur régime alimentaire. L’étude actuelle révèle que l’axe de signalisation acides biliaires – TGR5 joue également un rôle dans le contrôle physiologique du comportement alimentaire.
En l'absence de graisses alimentaires, les acides biliaires suppriment temporairement la prise alimentaire sans affecter l’équilibre énergétique normal. «Par contre, une alimentation constamment très riche en graisses peut rompre cet équilibre. Il sera intéressant de savoir si les neurocircuits identifiés contribuent à l’effet connu de réduction pondérale des acides biliaires dans le cadre d’une obésité résultant du régime alimentaire», précise Kristina Schoonjans.
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