Dérèglement climatique Dans les montagnes américaines, des plantes résistent mieux que prévu 

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22.2.2023 - 15:32

(ETX Daily Up) – Dans les massifs montagneux d'Amérique du Nord, la végétation s'adapte peut-être mieux qu'on ne le pensait aux variations climatiques, suggère une étude. Même si cette théorie mérite d'être étayée par de futures recherches, la capacité de ces plantes à résister au changement climatique pourrait fournir des données importantes pour la conservation de la biodiversité de ces régions.

Dans les massifs montagneux d'Amérique du Nord, la végétation s'adapte peut-être mieux qu'on ne le pensait aux variations climatiques, suggère une nouvelle étude.
Dans les massifs montagneux d'Amérique du Nord, la végétation s'adapte peut-être mieux qu'on ne le pensait aux variations climatiques, suggère une nouvelle étude.
Mantas Volungevicius / Getty Images

22.2.2023 - 15:32

Le dérèglement climatique a des conséquences visibles sur les écosystèmes de la planète: c'est par exemple le cas des massifs montagneux qui perdent progressivement leur manteau neigeux et dont les sommets verdissent de plus en plus. Des changements de taille qui ont des conséquences importantes sur la faune et la flore qui les habitent, ces dernières se voyant contraintes de migrer vers des régions situées plus au nord et davantage en altitude. Mais d'après une nouvelle étude américaine réalisée par des chercheurs de l'université de Brown, la couverture végétale de plusieurs chaînes montagneuses s'est déplacée à un rythme plus rapide qu'on ne le pensait... ce qui serait potentiellement une bonne nouvelle!

L'étude se base sur l'analyse d'images satellites prises en altitude entre 1984 et 2011, dans neuf chaînes de montagnes de l'ouest de l'Amérique du Nord (Canada, États-Unis, Mexique). Ces données ont permis aux auteurs des travaux de quantifier les changements de la couverture végétale à différentes altitudes dans des chaînes de montagnes abritant une gamme variée d'écosystèmes et de climats (désertiques, tropicaux, subarctiques, côtiers, etc). Selon cette recherche publiée dans la revue PLOS Climate, le déplacement en altitude de la végétation dans divers écosystèmes était omniprésent, et pouvait atteindre jusqu'à 112 mètres par décennie. «La vitesse réalisée est 4,4 fois plus importante que celle rapportée précédemment pour les plantes», commentent les chercheurs.

La migration de ces plantes montagneuses peut être liée à plusieurs facteurs, dont l'usage de pesticides, le pâturage de bétail ou encore la survenue d'incendies. Mais le fait que ce phénomène commun soit observé dans neuf chaînes montagneuses aux climats distincts s'explique probablement par la hausse des températures induite par le réchauffement climatique. «Notre analyse prolonge les efforts précédents en testant explicitement l'hypothèse selon laquelle la végétation suit le rythme des changements de température en haute altitude», soulignent les scientifiques.

Certains résultats démontrent toutefois que, même si les plantes grimpent rapidement, le rythme ne se cale pas toujours aux changements de température dans certaines zones spécifiques. «Les montagnes subtropicales montrant des quantités relativement importantes de couverture végétale, y compris à haute altitude, alors que les montagnes subarctiques connaissent au contraire une perte presque totale de végétation à haute altitude», note par exemple l'étude.

«Comprendre de tels changements dans la répartition des espèces pourrait donner un aperçu de la vitesse du changement climatique et faciliter la planification de la conservation», concluent les chercheurs. De plus amples recherches sont toutefois nécessaires, dans la mesure où l'étude ne tient pas compte des changements survenus au cours des douze dernières années.

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