Biologie Des cellules souches façonnent l'odorat des mères

uc, ats

24.11.2023 - 09:25

Des scientifiques bâlois ont découvert que certains groupes de cellules souches du cerveau sont activés pendant la grossesse. Des neurones spécifiques se forment alors dans le bulbe olfactif et préparent les animaux à la maternité. C'est grâce à eux que la mère peut reconnaître l'odeur de ses petits après la naissance.

«Certaines femmes rapportent des modifications de l'odorat pendant la grossesse», explique Zayna Chaker, première auteure de l'étude. «Il pourrait donc en être de même chez l'humain», dit-elle, citée dans le communiqué. (image d'illustration)
«Certaines femmes rapportent des modifications de l'odorat pendant la grossesse», explique Zayna Chaker, première auteure de l'étude. «Il pourrait donc en être de même chez l'humain», dit-elle, citée dans le communiqué. (image d'illustration)
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Keystone-SDA, uc, ats

Les parents doivent reconnaître leur progéniture à l'odeur, afin de s'assurer qu'ils élèvent leurs propres petits. Le groupe de recherche de Fiona Doetsch, au Biozentrum de l'Université de Bâle, vient de montrer que c'est précisément dans ce but que de nouveaux neurones sont temporairement formés dans le bulbe olfactif du cerveau.

Ces nouveaux neurones se développent pendant la grossesse et disparaissent quelques semaines après la naissance, selon ces travaux publiés cette semaine dans la revue Science. Ils se forment à partir de cellules souches neuronales situées dans la zone sous-ventriculaire et qui migrent vers le bulbe olfactif. En temps normal, un grand nombre de ces cellules sont dormantes.

Les scientifiques ont mené ces recherches sur des souris. De telles cellules souches existent également chez l'humain dans la même zone du cerveau, mais elles ne produisent plus de neurones pour le bulbe olfactif dès le premier âge du nourrisson, précise l'Université de Bâle dans un communiqué.

«Certaines femmes rapportent des modifications de l'odorat pendant la grossesse», explique Zayna Chaker, première auteure de l'étude. «Il pourrait donc en être de même chez l'humain», dit-elle, citée dans le communiqué.

Plasticité grâce aux neurones

La migration des neurones vers le bulbe olfactif et leur maturation coïncident avec la fin de la grossesse. «Le timing est très précis, les nouveaux neurones sont prêts à temps pour la naissance», explique la Pre Doetsch. Ils ne sont nécessaires que temporairement et sont éliminés lorsque la progéniture est plus âgée et autonome.

L'équipe de Fiona Doetsch aimerait dans une prochaine étape étudier les voies de signalisation impliquées dans ces processus. La question se pose également de savoir si le cerveau des futurs pères est modifié de la même manière.

Les adaptations cérébrales ainsi décrites prouvent une fois de plus que la plasticité de notre cerveau n'est pas uniquement due aux modifications des connexions nerveuses, les synapses. Le recrutement de cellules souches et la formation de neurones spécifiques qui en découle contribuent également à la capacité de notre cerveau à s'adapter et à réagir aux changements de conditions de vie, conclut l'alma mater bâloise.