Procédé innovant Le «brasage des plaies», une technique suisse

uc, ats

16.1.2024 - 10:54

Toutes les plaies ne peuvent pas être refermées avec du fil et une aiguille. Des scientifiques de l'Empa et de l'EPF de Zurich ont développé un procédé de brasage au laser à l'aide de nanoparticules qui permet de fusionner les tissus en douceur.

Oscar Cipolato et Inge Herrmann soudent des échantillons de tissus dans le laboratoire "Particles-Biology Interactions" de l'Empa à Saint-Gall.
Oscar Cipolato et Inge Herrmann soudent des échantillons de tissus dans le laboratoire "Particles-Biology Interactions" de l'Empa à Saint-Gall.
ATS

Keystone-SDA, uc, ats

Cette technique futuriste devrait empêcher les troubles de la cicatrisation et les complications potentiellement mortelles en cas de sutures non étanches, a indiqué mardi le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) dans un communiqué.

Il y a plus de 5000 ans, l'homme a eu l'idée de suturer une plaie avec du fil et une aiguille. Depuis, ce principe chirurgical n'a pas beaucoup changé, mais la suture n'atteint pas toujours son but.

L'équipe d'Oscar Cipolato et d'Inge Herrmann, de l'Empa à Saint-Gall et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a donc mis au point un système de fermeture des plaies, dans lequel le brasage au laser peut être contrôlé de manière efficace et en douceur.

Les scientifiques ont développé à cet effet un moyen d'assemblage avec des nanoparticules de métal et de céramique et ont utilisé un procédé de nanothermométrie pour contrôler la température. Le tout se déroule dans un liant fait de pâte de gélatine et de blanc d'œuf.

Tests en laboratoire

En collaboration avec des chirurgiens de l'Hôpital universitaire de Zurich, de la «Cleveland Clinic» (Etats-Unis) et de l'Université Charles de République tchèque, l'équipe a obtenu, lors de tests en laboratoire avec différents échantillons de tissus, une connexion rapide, stable et biocompatible des plaies, par exemple sur des organes comme le pancréas ou le foie.

La nouvelle technique a également permis de souder avec succès et en douceur des morceaux de tissus particulièrement exigeants, tels que l'urètre, la trompe de Fallope ou l'intestin, selon ces travaux publiés dans la revue Small Methods. Entre-temps, le matériau composite à base de nanoparticules a fait l'objet d'une demande de brevet.

De surcroît, les chercheurs ont réussi à remplacer la source de lumière laser par une lumière infrarouge plus douce. Cela rapproche encore un peu plus la technologie de brasage de son utilisation en milieu hospitalier.

«Si l'on travaillait avec des lampes infrarouges déjà autorisées dans le domaine médical, cette technique de brasage innovante pourrait être utilisée dans les salles d'opération traditionnelles sans mesures de protection supplémentaires contre le laser», explique la chercheuse de l'Empa Inge Herrmann, citée dans le communiqué.