Une reconstruction de l'habitat de l'animal Origolestes lii, il y a 125 millions d'années, dont les oreilles internes ont été analysées par une équipe de scientifiques chinois dans un article paru dans la revue Science le 5 décembre 2019
Les oreilles internes d'animaux fossilisés, ancêtres des mammifères, analysés par une équipe de scientifiques chinois dans un article paru dans la revue Science le 5 décembre 2019
Des fossiles révèlent comment nos oreilles sont nées
Une reconstruction de l'habitat de l'animal Origolestes lii, il y a 125 millions d'années, dont les oreilles internes ont été analysées par une équipe de scientifiques chinois dans un article paru dans la revue Science le 5 décembre 2019
Les oreilles internes d'animaux fossilisés, ancêtres des mammifères, analysés par une équipe de scientifiques chinois dans un article paru dans la revue Science le 5 décembre 2019
Les mammifères modernes, dont les humains, doivent leur ouïe fine à trois osselets de l'oreille moyenne que leurs ancêtres reptiles n'avaient pas, mais jusqu'à présent, on ignorait à quel point dans le temps la transformation avait commencé.
Des scientifiques rapportent dans une étude publiée jeudi dans la revue Science avoir trouvé de facto le chaînon manquant: une espèce qui vivait il y a 125 millions d'années dans ce qui est aujourd'hui le nord-est de la Chine, et dont ils ont analysé en détails des fossiles découverts depuis le milieu des années 2000.
«Ce sont des preuves fantastiques», a tranché un biologiste spécialiste de l'évolution, Guillermo Rougier, de l'université de Louisville, qui n'a pas participé à l'étude. Les fossiles analysés par l'équipe de recherche sont «à couper le souffle», dit-il à l'AFP.
Les fossiles analysés par l'équipe, principalement chinoise et qui inclut Jin Meng du Muséum d'histoire naturelle à New York, sont au nombre de six et sont des proto-mammifères du Crétacé inférieur. Ils ont baptisé l'espèce «Origolestes lii». Ces animaux ont côtoyé les dinosaures et avaient la taille et l'apparence de rongeurs comme des souris.
Les reptiles utilisent leurs mâchoires pour mâcher et transmettre des sons externes par vibrations jusqu'à leur cerveau, ce qui diffère du système auditif des mammifères qui implique les trois osselets marteau, enclume et étrier et permet aux humains d'écouter une symphonie et aux dauphins de localiser des objets par écholocalisation.
Selon l'hypothèse scientifique prédominante, la séparation progressive des deux fonctions --mâcher et entendre-- aurait permis d'alléger les contraintes mutuelles pesant sur les mâchoires, et les mammifères auraient ainsi pu à la fois diversifier leur régime alimentaire et améliorer leur ouïe.
L'équipe de recherche a eu recours à des techniques d'imagerie de haute résolution pour décrire en détails la structure des osselets et cartilages auditifs des animaux fossilisés.
«Nous avons fourni la preuve fossile dans l'histoire de l'évolution qui illustre cette hypothèse», explique Jin Meng.
Les fossiles sont un véritable trésor paléontologique, selon Guillermo Rougier. «C'est presque trop», dit-il.
L'étude suggère de nouvelles questions, ajoute-t-il, telles que: cette évolution s'est-elle produite chez tous ou quelques mammifères seulement?
«Est-ce arrivé une fois? Dans plusieurs groupes? Nous pouvons poser plus de questions», dit le chercheur.
Outre le système auditif, Jin Meng et ses collègues sont en train d'analyser d'autres parties des fossiles, notamment la cavité cérébrale, qui livrera peut-être d'autres secrets sur l'évolution des mammifères.
Retour à la page d'accueil