Empa Des bactéries lactiques pour soigner les plaies chroniques

uc, ats

2.11.2023 - 11:49

Une équipe de l'Empa et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston a développé un pansement qui agit à l'aide de bactéries lactiques contre les biofilms formés par certains agents pathogènes. Les scientifiques viennent de publier une démonstration de faisabilité dans la revue Microbes and Infection.

Une chercheuse de l'Empa observe les bactéries au microscope.
Une chercheuse de l'Empa observe les bactéries au microscope.
Empa

Keystone-SDA, uc, ats

Dans les plaies chroniques, certaines bactéries forment un biofilm, une association tenace de différents agents pathogènes. Pour se protéger, elles produisent une couche de mucus avec laquelle elles se fixent sur les surfaces. Les antibiotiques ou les désinfectants atteignent alors leurs limites, a indiqué jeudi le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) dans un communiqué.

L'équipe dirigée par Qun Ren et Zhihao Li, du laboratoire Biointerfaces de l'Empa à Saint-Gall, a eu l'idée d'utiliser des bactéries lactiques vivantes pour créer un nouveau pansement. «Les lactobacilles sont biocompatibles et créent un milieu acide en produisant de l'acide lactique», explique Zhihao Li, cité dans le communiqué.

Le pH basique défavorable des plaies chroniques est ainsi poussé dans la bonne direction, c'est-à-dire vers l'acide. Grâce à la production d'acide lactique, il a également été possible d'attirer des cellules souhaitées, qui contribuent à la cicatrisation des plaies, dans des conditions de laboratoire.

Intégrés dans un pansement

Les organismes utiles ont été intégrés dans un pansement qui protège les plaies chroniques contre d'autres infections. Cela a permis en même temps aux lactobacilles vivants de produire de l'acide lactique dans un environnement protégé. Le pansement libérait le produit acide dans l'environnement de manière contrôlée et continue, comme souhaité.

Lors de tests en laboratoire, le dispositif a pu détruire complètement un biofilm typique d'agents pathogènes. D'autres essais sur de petits échantillons de tissus reproduisant un modèle tridimensionnel de plaie humaine infectée par le bacille Pseudomonas aeruginosa se sont également avérés concluants: le pansement bio a réduit le nombre de germes pathogènes de 99,9%.

En outre, les chercheurs ont pu démontrer que les probiotiques étaient bien tolérés par les cellules cutanées humaines et qu'ils déclenchaient en même temps la production de messagers du système immunitaire.