Photo fournie par l'agence spatiale chinoise du robot "Lapin de jade", qui a commencé le 3 janvier 2019 à explorer la face cachée de la Lune
La Lune photographiée au-dessus d'une tour de la Cité interdite à Pékin, le 14 novembre 2016
Une fusée Longue Marche 3B décolle du centre de lancement de Xichang, le 21 décembre 2013 en Chine
Exploration spatiale: la Lune, destination de choix en 2019
Photo fournie par l'agence spatiale chinoise du robot "Lapin de jade", qui a commencé le 3 janvier 2019 à explorer la face cachée de la Lune
La Lune photographiée au-dessus d'une tour de la Cité interdite à Pékin, le 14 novembre 2016
Une fusée Longue Marche 3B décolle du centre de lancement de Xichang, le 21 décembre 2013 en Chine
Cinquante ans après les premiers pas de l'homme sur la Lune, la surface de notre satellite naturel, un temps délaissée par l'exploration spatiale, suscite à nouveau intérêt et excitation, un retour en grâce qui sera très visible en 2019.
La Chine a démarré fort en faisant alunir jeudi un engin sur la face cachée et encore inexplorée de la Lune, une première mondiale qui confirme son statut de puissance spatiale.
Elle avait déjà envoyé fin 2013 l'alunisseur Chang'e-3 (encore en opération) qui avait déployé un robot motorisé Yutu (Lapin de jade) sur la face visible de la Lune.
La sonde Chang'e-4 s'est posée dans le bassin d'Aitken. Equipé de plusieurs instruments, notamment européens, son robot mobile Yutu-2 a commencé à se déplacer sur cette face, invisible de la Terre. "Dans tous les cas, quoi que les Chinois découvrent, l'impact scientifique sera important", estime Michel Viso, de l'agence spatiale française Cnes.
La Chine compte bien poursuivre sur sa lancée et prépare Chang'e-5, une mission de retour d'échantillons lunaires, prévue pour le moment courant 2019.
Jusqu'à présent, seuls trois pays sont parvenus à se poser à la surface de la Lune, située à quelque 384.000 kilomètres de la Terre: la Russie, les États-Unis et la Chine. Et douze astronautes américains ont foulé son sol lors de six missions entre 1969 et 1972.
L'Inde espère rejoindre le club fermé des pays capables d'alunir en envoyant prochainement la mission Chandrayaan-2, qui comprendra un alunisseur, un robot mobile indien et "un mini-robot européen construit aux Pays-Bas", précise Bernard Foing, astrophysicien à l'Agence spatiale européenne (ESA).
La mission devrait être lancée par l'agence spatiale indienne en février, selon cet expert, directeur du groupe de travail sur l'exploration lunaire internationale (ILEWG). L'Inde avait envoyé une première mission Chandrayaan-1 en orbite autour de la Lune en 2008.
-"Village robotique"-
Israël compte aussi entrer dans la course, avec un alunisseur Beresheet de 150 kg fabriqué par la société israélienne privée SpaceIL, l'une des finalistes de la compétition internationale Google Lunar X Prize (GLXP).
Les équipes en lice devaient être capables de faire alunir un robot mobile avant le 31 mars 2018. La compétition s'est achevée sans vainqueur et sans remise de prix final. Mais SpaceIL a poursuivi sur sa lancée. Son robot devrait être lancé en février par une fusée Falcon 9 de la firme américaine SpaceX.
"Le but de la mission est de montrer qu'Israël est capable d'alunir, de déployer un robot mobile, de déposer des charges utiles scientifiques et culturelles", explique Bernard Foing.
"2019 sera une année-clef pour l'exploration lunaire", considère-t-il. Après les missions en orbite autour de la Lune des années 2000, on franchit une nouvelle étape. "C'est le début d'un village robotique sur la Lune, avec des engins lancés par de nouveaux pays et différents types d'acteurs notamment commerciaux".
Le Japon prévoit l'envoi vers 2020-2021 d'un petit atterrisseur lunaire, baptisé SLIM, pour étudier une zone volcanique précise sur le sol lunaire.
De son côté la Russie continue à travailler sur la mission robotique Luna 27 qui doit aller explorer les glaces du pôle sud, avec une participation européenne, d'ici à quelques années.
- "Huitième continent" -
Les États-Unis, qui s'apprêtent à célébrer les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune le 20 juillet 1969, préparent eux aussi la suite. En 2017 le président Donald Trump a signé une directive ordonnant à la Nasa de retourner sur la Lune, comme une première étape avant d'aller sur Mars, en s'appuyant sur le secteur privé.
Programme très avancé, le vaisseau américain Orion, fabriqué par Lockheed Martin et dont l'Europe fournit le module de service, doit réaliser un vol en automatique vers 2020 autour de la Lune. Puis il devrait emporter quatre astronautes en 2023 pour un aller et retour de huit jours autour de notre satellite.
La Nasa a également annoncé en décembre avoir choisi neuf entreprises privées pour construire des atterrisseurs et livrer du matériel sur la Lune, sur laquelle les Américains veulent renvoyer des astronautes dans une décennie.
"C'est le huitième continent" de la Terre, considère Bernard Foing. "Nous pouvons y développer des sciences, des technologies, des coopérations internationales, utiliser ses ressources, inspirer le public et les jeunes avec des emplois au service de l'humanité", assure l'astrophysicien.
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