ToxicologieDes cellules de poissons remplacent les expérimentations animales
uc, ats
24.6.2021 - 12:28
Des chercheurs de l'Eawag ont développé une lignée de cellules de poissons afin de tester les produits chimiques sans recourir à l'expérimentation animale. Le procédé vient d'être approuvé par l'OCDE.
Keystone-SDA, uc, ats
24.06.2021, 12:28
ATS
En 2019, près de 8000 poissons vivants ont été utilisés en Suisse pour des tests d'écotoxicologie, a indiqué jeudi l'Institut fédéral des sciences et technologies de l'eau (Eawag) dans un communiqué. Avec la méthode développée par Kristin Schirmer et Melanie Fischer, cela devrait bientôt appartenir au passé.
Les chercheuses ont en effet développé un test basé sur des cellules branchiales de truites arc-en-ciel. Le procédé a été publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en tant que ligne directrice la plus récente dans le domaine de la toxicologie environnementale.
Une étude menée en 2013 avait montré que le test arrivait aux mêmes résultats que ceux sur des poissons vivants pour une trentaine de produits chimiques. En 2019, il avait reçu la certification ISO, et maintenant, avec la recommandation de l'OCDE, la voie est tracée pour une procédure d’agrément de produits chimiques sans expérimentation animale, selon l'Eawag.
Le substitut s'exportera-t-il?
Kristin Schirmer s’attend à ce que les autorités règlementaires telles que l’AEPC à Helsinki ou l’EPA aux Etats-Unis acceptent de plus en plus l’essai sur lignée cellulaire de poissons comme substitut équivalant à l’essai ordinaire sur les poissons.
«Nous avons choisi les cellules branchiales, car ce sont les branchies qui entrent d’abord en contact avec un produit chimique du fait de leur surface importante chez le poisson», explique Kristin Schirmer, citée dans le communiqué.
Si les produits chimiques endommagent les cellules branchiales, certaines fonctions vitales pour le poisson, telles que son alimentation en oxygène, ne fonctionnent plus. «Par conséquent, en observant les effets d’un produit chimique sur les cellules branchiales, nous sommes en mesure de prévoir l’impact de ce produit sur un poisson vivant», conclut la chercheuse.