Biologie Forme inconnue de symbiose découverte dans le lac de Zoug

stsc, ats

10.3.2021 - 12:21

Keystone-SDA, stsc, ats

Une équipe de chercheurs avec participation de l'Eawag a découvert dans le lac de Zoug une forme unique de symbiose entre une bactérie et un cilié, un protozoaire unicellulaire. En échange du gîte, elle lui fournit de l'énergie et l'aide à respirer.

La symbiose du protozoaire cilié et de la bactérie lui permet de vivre dans des environnements dépourvus d'oxygène.
La symbiose du protozoaire cilié et de la bactérie lui permet de vivre dans des environnements dépourvus d'oxygène.
ATS

Les symbioses ne sont rien d'extraordinaire dans la nature, mais la communauté présentée par les scientifiques dans la revue Nature jette une lumière nouvelle sur la manière dont les êtres vivants avec un noyau cellulaire (eucaryotes) sont à même de survivre dans des milieux sans oxygène

«Notre découverte démontre la possibilité que les eucaryotes unicellulaires peuvent avoir des endosymbiotes fournisseurs d'énergie afin de compléter ou remplacer la fonction de leurs mitochondries», indique Jon Graf, premier auteur de l'étude, cité dans un communiqué de l'Institut Max-Planck de microbiologie marine (D).

On partait jusqu'ici du principe que seules les mitochondries – les centrales énergétiques cellulaires – sont à même de fournir de l'énergie. La bactérie, qui utilise du nitrate, soit de l'azote minéral, et non de l'oxygène pour respirer, a été baptisée Candidatus Azoamicus ciliaticola en raison de cette affinité avec l'azote et son hôte cilié.

Selon cette étude co-signée par l'Institut de recherche sur l'eau Eawag, cette symbiose remonte à une période comprise entre 200 et 300 millions d'années. C'est à cette époque lointaine que le cilié a adopté la bactérie en son sein au lieu de la manger. Car normalement, elle fait partie de son menu.