Environnement Grand hamster: la population progresse en Alsace mais reste fragile

ATS

31.7.2024 - 09:35

La population de grands hamsters a progressé en Alsace en 2024, dernière région où cette espèce protégée est présente. Mais elle reste «fragile», a indiqué mardi la préfecture du Grand Est.

Lors d'un comptage au printemps, 1155 terriers de grands hamsters ont été recensés en Alsace, contre 802 terriers en 2023 et 958 en 2022 (image d'illustration).
Lors d'un comptage au printemps, 1155 terriers de grands hamsters ont été recensés en Alsace, contre 802 terriers en 2023 et 958 en 2022 (image d'illustration).
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Keystone-SDA

Lors d'un comptage au printemps, 1155 terriers ont été recensés sur 3098 hectares de cultures favorables en Alsace en 2024, contre 802 terriers en 2023 et 958 en 2022, indique la préfecture dans un communiqué. On estime qu'il y a un grand hamster par terrier, l'animal étant solitaire.

Systématiquement éliminé par les agriculteurs qui voyaient en lui un nuisible, le grand hamster a vu sa population décliner jusqu'à ce qu'il soit reconnu espèce protégée en 1993. Des opérations de réintroduction ont été mises en place, en partenariat avec des exploitants agricoles.

«Depuis 2016, et malgré des fluctuations interannuelles, une tendance d'évolution à la hausse du nombre de terriers se dessine», se félicite la préfecture.

Fragile

«Toutefois, les effectifs restent encore fragiles et en deçà du seuil de viabilité (estimé à 1500 individus sur un territoire de 600 hectares d'un seul tenant)», nuance la préfecture. Elle invite «à poursuivre les efforts en faveur de cette espèce et de la biodiversité de la plaine d'Alsace».

Environ 250 agriculteurs sont membres d'une association, l'Afsal (Agriculteurs et faune sauvage Alsace), et s'engagent dans la préservation du grand hamster, qui est une «espèce parapluie»: sa protection entraîne celle de plusieurs autres espèces. En contrepartie, ils reçoivent une aide financière de l'Etat.

Selon la préfecture, en 2023, 113 exploitants ont reçu une indemnisation d'un montant total de 582'320 euros pour la mise en place de cultures favorables et 33 exploitants ont bénéficié d'une aide de 128'197 euros pour la non-récolte de bandes de céréales à proximité des terriers.

«Encourageant, mais...»

«Il y a du progrès, c'est encourageant» a déclaré à l'AFP Jean-Paul Burget, président de Sauvegarde faune sauvage, à propos du nombre de terriers recensés, tout en regrettant qu'ils soient concentrés dans le Bas-Rhin: «il faudrait faire exactement la même chose dans le Haut-Rhin».

Lui qui a fait condamner la France par la Cour européenne de justice en 2011 pour son manque d'efforts pour protéger l'animal, a porté plainte en mai contre Paris auprès du Conseil de l'Europe. Il dénonce la non-mise en oeuvre de certaines recommandations formulées dans la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe.

Une autre plainte a été déposée auprès de la Commission européenne visant le non-respect de la décision de 2011 qui condamnait la France pour manquement à ses obligations de protection.