Migration des amphibiensGrenouilles victimes de la crise climatique, en plus de la route
bu, ats
6.2.2023 - 11:10
Lorsqu’il pleut la nuit et que le mercure s’élève au-dessus de quatre degrés, le signal de la migration est donné à des millions de grenouilles, de crapauds et de tritons. Déjà victimes de la route, ils sont aujourd’hui menacés par la crise climatique.
Keystone-SDA, bu, ats
06.02.2023, 11:10
06.02.2023, 12:21
ATS
Chaque année, dans toute la Suisse, des millions de grenouilles, crapauds et tritons quittent leurs quartiers d’hiver dans la forêt pour gagner les frayères où ils sont nés, peut-on lire lundi dans un communiqué de Pro Natura. Leur horloge interne les tire de leur hibernation et leur signale que la période de reproduction a commencé.
Périlleux voyage de noces
Dès que les nuits se réchauffent et que la météo est suffisamment humide, les amphibiens entreprennent leur périlleux voyage de noces. Il s’étend généralement de mi-février à mi-mars sur le Plateau.
Les itinéraires de migration traversent d’innombrables routes. L’aménagement de passages à amphibiens et l’engagement de nombreux bénévoles donnent un peu de répit à ces amphibiens. Mais depuis quelques années, les routes ne sont plus le seul danger que doivent affronter ces petits animaux lors de leur périple.
«Le réchauffement climatique perturbe de plus en plus souvent le déroulement de la migration», explique René Amstutz, de Pro Natura: «L’an dernier, à cause de la longue sécheresse en février et mars, seul un petit nombre de grenouilles rousses et de crapauds se sont mis en route. La saison de reproduction avait à peine commencé que le retour des gelées nocturnes a fait mourir les œufs des grenouilles rousses».
Les amphibiens souffrent aussi de la crise de la biodiversité
René Amstutz précise que les populations sont capables de se rétablir après de tels événements, pour peu qu’ils restent isolés. «Mais si la crise climatique les amène à se produire trop souvent, tout l'effectif peut s'effondrer.»
Sans ces animaux, on perdrait des maillons importants de la chaîne alimentaire. Ils se nourrissent de moustiques, mouches et autres insectes, tout en constituant eux-mêmes une proie de choix pour les oiseaux et les reptiles.
Les amphibiens comptent aussi parmi les espèces les plus durement affectées par la crise de la biodiversité. La raréfaction des zones humides met en danger trois quarts des espèces d’amphibiens indigènes.
Des aménagements récents de nombreuses mares et étangs portent leurs fruits, comme le prouve une étude du WSL (Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage) et de l’Eawag Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau).