Cybercriminalité Informer la population pour éviter «le clic fatal»

gsi, ats

28.3.2022 - 14:41

Comme ailleurs en Suisse, la cybercriminalité a bondi en 2021 dans le canton de Vaud (2633 infractions, +22% sur un an). Tandis que la répression s'avère difficile, les autorités misent essentiellement sur la prévention.

Pour Jacques Antenen, le patron de la police vaudoise, la prévention est la clef pour lutter contre le cybercrime (archives).
Pour Jacques Antenen, le patron de la police vaudoise, la prévention est la clef pour lutter contre le cybercrime (archives).
ATS

28.3.2022 - 14:41

«Nous devons tout faire pour empêcher les gens de faire le clic fatal», a affirmé lundi devant la presse Jacques Antenen, le commandant de la police cantonale vaudoise. Il a décrit les engrenages liés aux arnaques sur internet, qui plongent souvent les victimes dans des situations inextricables. «Des gens sont pris dans la nasse et cela peut aller jusqu'au suicide», a-t-il dit.

Pour contrer ce type de criminalité, la meilleure solution consiste à «marteler» des messages de prévention, a estimé Jacques Antenen. «Il faut ouvrir les yeux aux gens, les mettre en garde contre les promesses irréalistes qu'on leur fait miroiter.»

La prévention vise aussi à inciter les victimes à réagir rapidement, sous peine de ne jamais revoir leur argent. «Cela se joue durant la semaine» qui suit l'arnaque, a prévenu Jacques Antenen. Passé une semaine, «il sera très difficile de retrouver votre butin», a-t-il averti.

Brigade renforcée

Le patron de la police vaudoise a aussi relevé que les autorités essayaient de sensibiliser leurs homologues d'autres pays où sont commis les délits. Et particulièrement en Afrique pour les arnaques liées aux fausses annonces ou aux faux sentiments amoureux. Jacques Antenen a, par exemple, mentionné une invitation d'un «haut fonctionnaire policier du Bénin» pour discuter de cette problématique.

La police vaudoise a également renforcé l'an dernier sa brigade spécialisée en cybercriminalité, qui compte désormais onze personnes. «Des demandes sont en cours» auprès du Conseil d'Etat pour obtenir des dotations supplémentaires, a indiqué Jacques Antenen. La traque aux cybercriminels passe aussi par l'acquisition «d'outils spécifiques et onéreux», en matière notamment de cryptomonnaies, a-t-il ajouté.

Bilan global positif

Si l'évolution des délits sur internet est «préoccupante», la situation reste «satisfaisante» toutes criminalités confondues, a constaté Jacques Antenen, qui prendra sa retraite fin juin après 13 ans à ce poste. Ces dernières années, la criminalité a «nettement baissé», a remarqué celui qui passera le relais à Sylvie Bula, l'actuelle cheffe du Service pénitentiaire vaudois.

La conseillère d'Etat en charge de la sécurité Béatrice Métraux, qui partira aussi à la retraite cet été, s'est également réjouie de l'amélioration des statistiques au fil des années. «Alors que le canton de Vaud a longtemps été considéré comme l'un des cantons les moins sûrs, la situation a bien changé. Depuis 2014, la criminalité a chuté de 60%, ce qui est énorme», a-t-elle commenté.

Malgré un léger rebond l'an dernier (52'667 infractions, +0,4%), la criminalité en terre vaudoise pourrait avoir atteint un «seuil», a estimé la ministre. Elle a toutefois prévenu qu'il fallait rester «humble», mais aussi «pragmatique et inventif» pour contrer les nouveaux types de délits.

gsi, ats