ClimatL'arolle pourrait disparaître avec le changement climatique
me, ats
18.1.2021 - 14:15
Le pin arolle est menacé par le changement climatique. Une étude génétique réalisée par le WSL montre que cet arbre pourrait être incapable de s'adapter assez rapidement.
L'arolle, qui peut vivre jusqu'à 500 ans, pousse à la limite supérieure de la forêt. Autrefois très présent dans une grande partie des Alpes, ses effectifs ont fortement diminué en raison notamment des dégâts causés par la faune sauvage et les maladies. En Suisse, on ne trouve de grandes forêts d'arolles plus qu'en Engadine et en Valais.
Températures en hausse et sècheresse
Si les températures augmentent et si les sècheresses sévissent, cet arbre risque d'être évincé par des concurrents à croissance rapide venant d'altitudes plus basses comme les épicéas, les sapins, les pins et les arbres à feuilles caduques. C'est le résultat d'une étude publiée lundi par l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et l'Université de Zurich.
Les scientifiques ont vérifié si les jeunes arolles étaient armés génétiquement pour l'avenir. Or, cet arbre est «un peu paresseux». Il «n'est pas pressé de se reproduire». Il ne forme pas de cônes matures avant l'âge de 40 à 60 ans.
Il est donc à craindre que les graines issues d'individus déjà anciens qui germent aujourd'hui soient adaptées au climat passé, plus frais et plus humide. Selon les modèles, ce type de climat n'existera bientôt plus sous cette forme à cette altitude.
Plus de 3000 gènes analysés
L'équipe a analysé plus de 3000 gènes dans plusieurs centaines de jeunes plants et de vieux arbres. Elle a découvert quelles variantes de gènes sont avantageuses et dans quelles conditions environnementales. Elle a aussi trouvé dans quels peuplements ces variantes apparaissent aux différentes altitudes.
Les jeunes arbres des sites en haute altitude se sont avérés équipés pour les climats actuel et futur. En revanche, les scientifiques ont constaté que la majorité des jeunes arbres à basse altitude possède de «mauvaises variantes génétiques» qui ne seraient plus avantageuses dans un climat plus chaud et plus sec. Il y a ce que les chercheurs appellent «un déficit d'adaptation».