Etude scientifique Baisse de la fertilité: un phénomène mondial qui va s'accentuer

ATS

21.3.2024 - 07:13

La fertilité est insuffisante pour maintenir la population en l'état dans la majorité des pays, souligne une vaste étude publiée jeudi. Elle met en garde sur des déséquilibres qui s'annoncent de plus en plus marqués d'une région du monde à l'autre.

L'étude se base sur les données du Global Burden of Disease, un vaste programme financé par la fondation américaine Bill & Melinda Gates et visant à réunir les données de santé de la plupart des pays. (image d'illustration)
L'étude se base sur les données du Global Burden of Disease, un vaste programme financé par la fondation américaine Bill & Melinda Gates et visant à réunir les données de santé de la plupart des pays. (image d'illustration)
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Keystone-SDA

«La fertilité décline à travers le monde», résume ce travail publié dans la revue scientifique The Lancet. Plus de la moitié des pays observent déjà un taux de fertilité trop faible pour maintenir le niveau de leur population. Et «à l'avenir, les taux de fertilité vont continuer à décliner à travers le monde», ajoute le document.

L'étude se base sur les données du Global Burden of Disease, un vaste programme financé par la fondation américaine Bill & Melinda Gates et visant à réunir les données de santé de la plupart des pays.

Les chercheurs ont non seulement évalué les taux actuels de fertilité dans ces pays, mais ont aussi cherché à calculer l'évolution à venir en fonction de nombreuses variables prédictives, comme les niveaux d'éducation ou la mortalité infantile.

Des avantages aussi

Ils concluent que d'ici à 2050, trois quarts des pays auront un taux de fertilité insuffisant pour maintenir leur population en l'état. D'ici à 2100, la plupart des pays seront concernés.

Les chercheurs prévoient par ailleurs que la population de pays pauvres continuera longtemps à augmenter, notamment en Afrique subsaharienne, alors qu'elle baissera dans les pays développés. Ce déséquilibre risque, selon eux, d'avoir «des conséquences considérables sur les plans économique et sociétal».

Ce travail s'inscrit dans un contexte où nombre de pays s'inquiètent de l'évolution de leur population. Pour autant, les prévisions de l'étude du Lancet doivent être prises avec précaution, soulignent dans le même numéro des chercheurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ils critiquent plusieurs choix de méthodologie, soulignant notamment la faiblesse des données actuellement disponibles dans nombre de pays pauvres. Et, sur le fond, «il faut privilégier la nuance et non le sensationnalisme quand on parle de la baisse des taux de fertilité», estiment-ils.

Ils soulignent aussi qu'un tel phénomène peut présenter des avantages (environnement, alimentation), comme des inconvénients (systèmes de retraite, emploi). Ils notent surtout qu'il n'y «pas de manière évidente» d'agir dessus.