Un pêcheur sur le fleuve Jaraua dans la réserve de Mamiraua, en Amazonie brésilienne, le 25 avril 2019
Plongeon dans le fleuve, près de Vila Alencar, dans la réserve de Mamiraua, en Amazonie brésilienne, le 24 avril 2019
Emiliano Ramalho, directeur technique et scientifique de l'Institut de développement durable de la réserve de Mamiraua, le 24 avril 2019 en Amazonie brésilienne
La biodiversité de l'Amazonie menacée par les coupes budgétaires
Un pêcheur sur le fleuve Jaraua dans la réserve de Mamiraua, en Amazonie brésilienne, le 25 avril 2019
Plongeon dans le fleuve, près de Vila Alencar, dans la réserve de Mamiraua, en Amazonie brésilienne, le 24 avril 2019
Emiliano Ramalho, directeur technique et scientifique de l'Institut de développement durable de la réserve de Mamiraua, le 24 avril 2019 en Amazonie brésilienne
Les coupes budgétaires dans la recherche scientifique peuvent avoir de «graves» conséquences sur la préservation de la biodiversité en Amazonie, explique à l'AFP Emiliano Ramalho, directeur technique et scientifique de l'Institut de développement durable Mamiraua.
Cet institut gère deux réserves écologiques dans le «poumon de la planète» qui font figure de référence pour l'exploitation des ressources naturelles sans détruire l'environnement.
Q: En avril, le gouvernement brésilien de Jair Bolsonaro a annoncé une réduction de plus de 42% des investissements dans la recherche prévus par le ministère des Sciences et Technologies. Que pensez-vous de cette décision?
R: «Je trouve très grave que nos avancées scientifiques ne soient pas reconnues à leur juste valeur. (...) Cela jette un discrédit sur la science, alors que nous savons que les avancées de notre société sont basées sur la connaissance scientifique. Nous voyons certaines institutions interrompre leurs activités. Aujourd'hui, les recherches de l'Institut Mamiraua sont menées grâce à de nombreux efforts pour trouver d'autres financements».
Q: Quels risques représentent ces coupes budgétaires pour la biodiversité?
R: «Du point de vue de la préservation, c'est très grave. L'Amazonie est d'une importance fondamentale pour le fonctionnement de l'ensemble de la planète. La pluie qui irrigue les plantations du sud du Brésil existe grâce à une série de phénomènes naturels liés à l'Amazonie.
Comme c'est difficile à visualiser pour la plupart des gens, les discours qui ne prennent pas en compte cette vision à long terme trouvent un certain écho. Pour changer ça, il faut améliorer l'éducation dans notre pays, qui est également affectée par des coupes budgétaires. La seule chose qui peut nous sauver, sauver l'Amazonie, c'est une éducation de qualité. J'espère qu'il est encore temps».
Q: Vous restez optimiste malgré tout?
R: «J'essaie. En dépit de toutes les crises politiques, les changements à la tête du pouvoir, nous sommes parvenus à préserver 80% de la forêt amazonienne. Je crois qu'il est encore temps. Le plus grave, c'est qu'un endroit comme l'Amazonie, on peut le détruire d'un claquement de doigt, sans forcément pouvoir le reconstruire. Des modèles comme la réserve de Mamiraua montrent qu'on peut utiliser la forêt pour obtenir tous types de bienfaits, autant en termes de développement économique que d'éducation, pour le pays tout entier. C'est possible, si on ne se contente pas de retirer les matières premières».
Q: Quel type de relations entretiennent les chercheurs de l'Institut avec les habitants des réserves?
R: «C'est comme dans une relation amoureuse, il y a des hauts et des bas. Pour la réserve de Mamiraua, il était très important de sensibiliser la population dès le début. C'est comme ça que nous avons pu construire une très bonne relation, avec beaucoup de respect mutuel. La réserve est née avec cette conscience de l'importance des savoirs traditionnels. Les chercheurs veulent partager les connaissances, échanger, apprendre de plus en plus avec les habitants. Leurs connaissances empiriques, traditionnelles, sont très riches. Ce sont des siècles de savoirs transmis de père en fils».
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