Sciences & Technique La conquête de l'espace par la Chine, une Longue marche

AFP

2.4.2018 - 09:31

La désintégration lundi de la station spatiale chinoise Tiangong-1 au-dessus du Pacifique Sud ne ralentira pas la conquête de l'espace par la Chine: initiée il y a 60 ans, elle vise aujourd'hui la Lune et Mars.

Le géant asiatique investit des milliards d'euros dans son programme spatial, fierté du pays et symbole de sa "renaissance" sur la scène internationale. Pékin espère également rattraper les Etats-Unis et la Russie.

Voici un récapitulatif du programme spatial chinois depuis les années 1950:

- L'appel de Mao -

En 1957, l'URSS place en orbite terrestre le premier engin de fabrication humaine, Spoutnik. Le fondateur de la République populaire de Chine, Mao Tsé-toung, lance alors un appel à ses citoyens: "nous aussi nous fabriquerons des satellites!".

La première étape se concrétise en 1970. Pékin lance son premier satellite, à bord d'une fusée "Longue Marche".

Ce n'est qu'en 2003 que le géant asiatique enverra le premier Chinois dans l'espace, l'astronaute Yang Liwei. Il réalise 14 fois le tour de la Terre en 21 heures.

Avec ce vol, la Chine devient le troisième pays, après l'URSS et les Etats-Unis, à envoyer un humain dans l'espace par ses propres moyens. Depuis, elle mène régulièrement des missions spatiales habitées.

- 'Lapin de jade' -

Le module spatial Tiangong-1 avait été placé en orbite en septembre 2011. En 2013, la deuxième spationaute chinoise dans l'espace, Wang Yaping, y a donné un cours de physique télédiffusé en direct pour des centaines de millions d'écoliers et de téléspectateurs sur Terre.

Tiangong-1 ("Palais céleste 1"), qui a cessé de fonctionner en mars 2016, a été utilisé pour des expériences médicales. Le laboratoire était également considéré comme une étape préliminaire dans la construction d'une station spatiale.

En décembre 2013, la Chine avait réussi à faire débarquer sur la Lune un véhicule téléguidé nommé "Lapin de jade". Ce "rover" lunaire a toutefois rencontré un problème mécanique qui l'a plongé dans de longues phases de coma.

En 2016, le géant asiatique a lancé son deuxième module spatial, Tiangong-2. Ce laboratoire est censé ouvrir la voie au déploiement, prévu en 2022, d'une grande station spatiale habitée chinoise.

- Objectif Mars ? -

La Chine ambitionne d'être le troisième pays à construire seul une telle station (après les Etats-Unis et l'URSS). Elle a été délibérément écartée de la Station spatiale internationale (ISS) qui associe Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens.

Pékin veut par ailleurs construire une base sur la Lune, a indiqué début mars le journal officiel Global Times, citant un haut responsable du programme spatial. D'abord contrôlée par des robots dotés d'intelligence artificielle, elle accueillera ensuite des humains.

Le programme spatial chinois a cependant connu un rare revers à l'été 2017: le lancement raté d'une fusée Longue Marche-5 -- un lanceur lourd qui devait mettre en orbite un satellite de communications.

Cet échec a entraîné le report du lancement de la sonde Chang'e-5, qui devait collecter des échantillons de surface lunaire au deuxième semestre 2017. Elle ne se posera finalement sur la Lune qu'en 2019, a annoncé la semaine dernière l'agence officielle Chine nouvelle.

La mission du robot Chang'e-4, qui doit se poser sur la face cachée de la Lune en 2018, est maintenue.

Enfin, les astronautes et scientifiques chinois rêvent d'envoyer un vaisseau autour de Mars vers 2020, avant de déployer un véhicule téléguidé sur la planète rouge.

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