Mécanismes psychologiquesVoilà pourquoi on n'a pas envie d’agir pour le climat
uc, ats
19.4.2023 - 15:19
Le traitement médiatique de la recherche sur les enjeux climatiques n'est pas à même d’activer les mécanismes connus en psychologie pour déclencher une action chez les individus et les groupes. C'est la conclusion d’une étude de l’Université de Lausanne (UNIL) publiée dans la revue Global Environmental Change.
uc, ats
19.04.2023, 15:19
ATS
Une analyse des quelque 50'000 parutions scientifiques de l’année 2020 sur le changement climatique a été menée par les chercheurs pour identifier lesquelles, dans cet imposant corpus, ont reçu des échos dans les médias de grand public.
La majorité des recherches relayées sont issues des sciences naturelles. Elles étaient focalisées sur des projections climatiques de large ampleur et qui se produiront dans le futur, menaces sur les ours polaires, sécheresse et fonte des glaciers, notamment.
Or ce type de narration ne permettrait pas d’activer les mécanismes connus en psychologie pour engager des comportements pro-environnementaux chez les lecteurs. Cette sélection pourrait même à l’inverse provoquer le déni et l’évitement, a indiqué mercredi le Centre pour l’impact et l’action climatique, affilié à l’UNIL et l’EPFL, dans un communiqué.
Réaction de distanciation
L’étude parle d’une possible réaction de distanciation de la part du public, découlant de cette approche globalisante. «Les individus exposés à ces faits, ne se sentant pas directement concernés, tendront vers un traitement périphérique, superficiel et distrait de l’information», note Fabrizio Butera, professeur à l’Institut de psychologie de l’UNIL et co-auteur de l’étude, cité dans le communiqué.
Les menaces de grande ampleur suscitent par ailleurs la peur. Or les recherches sur le comportement humain démontrent que la peur peut entraîner un changement de comportement chez les individus et les groupes, mais à condition que le problème présenté soit accompagné de solutions.
Face à des articles purement descriptifs, le public aura ainsi tendance à occulter le problème, rechercher de l’information moins anxiogène et s’entourer de réseaux qui lui présentent une réalité plus sereine.
«Le traitement des sujets environnementaux de manière transversale et axée sur les solutions serait utile. Il s’agirait de montrer que le changement climatique a des conséquences directes sur nos modes de vie, notre environnement immédiat ou nos finances, par exemple», conclut Marie-Elodie Perga, professeure à l’Institut des dynamiques de la surface terrestre de l’UNIL.