Réchauffement climatiqueLa floraison des arbres toujours plus précoce
hl, ats
6.4.2022 - 20:01
Les cerisiers sauvages fleurissent aujourd'hui en Suisse en moyenne onze jours plus tôt qu'avant 1950. Ce n'est là qu'un exemple d'arbre dont la floraison est devenue plus précoce, un signal clair du réchauffement climatique.
hl, ats
06.04.2022, 20:01
ATS
Dans la revue «Nature Climate Change», des chercheurs dirigés par Yann Vitasse, de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) présentent les cinq plus longues séries chronologiques au monde sur le comportement printanier des arbres. Dans toutes les séries, l’émergence des feuilles et la floraison sont de plus en plus précoces, le réchauffement du climat s'étant encore accéléré depuis 1980.
Si on se réfère aux recherches dirigées par le WSL durant la période 1985-2020, la feuillaison et la floraison sont survenues entre six jours, en Chine, et jusqu'à 30 jours, en Suisse, plus tôt qu'avant 1950. Encore plus impressionnant, écrit le WSL: les cerisiers au Japon n'ont jamais fleuri aussi tôt l'an dernier que lors des 12 derniers siècles.
Deux séries chronologiques suisses
La floraison des cerisiers à Kyoto représente la plus longue série chronologique jamais enregistrée dans le monde. On retrouve des informations de cet événement culturel important au pays du Soleil levant dans d'anciens journaux et chroniques datant de l'an 812.
Deux des cinq séries les plus vieilles concernent la Suisse. Le Grand Conseil de Genève observe le débourrement du premier bourgeon d’un marronnier d'Inde (le Marronnier de la Treille) chaque année depuis 1808, et le Landwirtschaftliches Zentrum Ebenrain et MétéoSuisse observent la floraison d’un cerisier sauvage dans le canton de Bâle-Campagne depuis 1894.
Les chercheurs sont surpris par le fait que ces cinq séries (les deux autres ont été observées en Grande-Bretagne) ne se trouvent même pas dans les régions du monde où le climat s'est le plus réchauffé, de plus de 2,5 degrés, comme en Asie centrale.
Bon outil de communication
«Là-bas, le décalage temporel des événements du cycle de vie des organismes devrait être encore plus extrême», remarque Yann Vitasse, cité dans un communiqué du WSL mercredi. Selon les chercheurs, de tels changements brusques de la phénologie, la science qui étudie les processus biologiques en relation avec les fluctuations saisonnières du climat, peuvent avoir divers effets sur les écosystèmes, sur les interactions entre les espèces, la disponibilité de la nourriture et le bilan carbone mondial.
Des séries chronologiques aussi longues sont dès lors particulièrement utiles pour la communication afin de sensibiliser le public aux effets du changement climatique et de freiner de toute urgence le réchauffement climatique.