SantéLe carbone suie augmente le risque de cancer du poumon
ATS
24.3.2021 - 05:56
La pollution de l'air par le carbone suie, un constituant des particules fines est associée à un risque accru de cancers du poumon, révèle mercredi une étude française. Les particules fines proviennent principalement du trafic automobile.
Keystone-SDA
24.03.2021, 05:56
24.03.2021, 07:23
ATS
«Ce polluant est associé à une augmentation de 30% du risque de cancer du poumon», a indiqué Bénédicte Jacquemin de l'institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM), coauteure de la recherche publiée mercredi dans la revue internationale Environmental Health Perspectives (EHP).
Pour le moment, ce n'est pas un polluant réglementé. «On sait que les particules fines, les PM2,5 [de diamètre inférieur 2,5 micromètres, ndlr] qui pénètrent profondément dans les poumons, sont cancérogènes. On a voulu savoir s'il y a un effet cancérogène du carbone suie indépendant de celui des particules fines totales».
«Après des analyses statistiques, on trouve un effet du carbone suie et il est très probable que cet effet soit indépendant de l'effet des particules totales», poursuit-elle.
Résultat «significatif»
«On n'établit pas une relation de cause à effet avec une seule étude en épidémiologie. Il faut beaucoup d'études qui vont dans le même sens pour pouvoir établir une relation de causalité», rappelle la chercheuse, estimant toutefois que ce résultat est «significatif».
En 2013, le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé l'ensemble des particules fines comme des cancérogènes certains pour l'humain. Mais au sein des particules fines, tous les composés n'ont probablement pas le même impact sur le risque de cancer. D'où l'intérêt d'étudier le carbone suie ("black carbon» en anglais).
Ce composé, également appelé noir de carbone, issu de combustions incomplètes (produisant de la suie) a déjà été pointé du doigt par l'OMS pour son impact général délétère sur la santé.
L'étude montre que, plus les niveaux d'exposition au carbone suie dans l'air ambiant au domicile des participants à la recherche étaient élevés, plus le risque de cancer du poumon était accru, montre l'étude.
Les personnes les plus exposées au carbone suie depuis 1989 présentaient ainsi un surrisque de cancer en général d'environ 20% par rapport aux personnes les moins exposées et de 30% pour le cancer du poumon.