ClimatLe Groenland était dépourvu de glace dans un passé pas si lointain
ATS
6.8.2024 - 06:21
Une nouvelle étude publiée lundi a livré la preuve la plus claire jusqu'ici que le Groenland a été largement dépourvu de glace au cours du dernier million d'années. Les niveaux de CO2 dans l'atmosphère étaient pourtant bien moins élevés qu'aujourd'hui.
Keystone-SDA
06.08.2024, 06:21
06.08.2024, 06:41
ATS
Les implications pour l'humanité sont grandes, car ces travaux font craindre un risque de hausse du niveau de la mer plus important que prédit jusqu'ici. «Nous savons désormais que toute la calotte glaciaire est vulnérable à la fonte», a déclaré à l'AFP Paul Bierman, professeur à l'université du Vermont et auteur principal de l'étude.
L'équipe de chercheurs a découvert des restes de plantes et d'insectes dans une carotte de glace à trois kilomètres de profondeur, au centre de l'île.
La carotte de glace, nommée GISP2, a été prélevée en 1993. Elle avait déjà été étudiée, mais personne n'avait pensé jusqu'ici à chercher des fossiles à sa base, car l'idée que le Groenland ait été dépourvu de glace dans un passé géologique récent semblait jusqu'à présent très peu probable.
Saules, champignons et insectes
Pour leur plus grand émerveillement, les chercheurs ont trouvé, dans une couche d'environ huit centimètres, du bois de saule, des champignons, une graine de pavot et même l'oeil d'un insecte. L'étude, publiée dans la revue PNAS, suggère ainsi qu'il existait à cet endroit et à cette époque tout un écosystème.
Si la glace au centre de l'île avait fondu, alors il est quasiment certain qu'elle était absente sur la majorité de ce vaste territoire, selon Paul Bierman. Ce qui n'est pas de bon augure compte tenu du réchauffement climatique actuellement.
Si les émissions actuelles de gaz à effet de serre ne sont pas considérablement réduites, la calotte glaciaire du Groenland pourrait fondre presque entièrement au cours des prochains siècles ou millénaires, ce qui entraînerait une élévation du niveau de la mer d'environ sept mètres et ferait disparaître des villes côtières dans le monde entier.
«Des centaines de millions de personnes dans le monde vont perdre leur lieu de vie», a averti le chercheur.