Problématique auto-immune On en sait davantage sur le «neuro-covid»

uc, ats

14.11.2022 - 11:45

Perte du goût et de l'odorat, capacité de concentration en baisse, voire un AVC dans le pire des cas, le Covid-19 peut gravement affecter le système nerveux central. Des chercheurs bâlois ont identifié la problématique auto-immune à l'oeuvre dans le «neuro-covid».

L'équipe de Gregor Hutter à l'Université et Hôpital universitaire de Bâle a analysé le plasma sanguin et le liquide cérébro-spinal de 40 patients ayant présenté des symptômes neurologiques de différents degrés de gravité. (image d'illustration)
L'équipe de Gregor Hutter à l'Université et Hôpital universitaire de Bâle a analysé le plasma sanguin et le liquide cérébro-spinal de 40 patients ayant présenté des symptômes neurologiques de différents degrés de gravité. (image d'illustration)
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Keystone-SDA, uc, ats

L'équipe de Gregor Hutter à l'Université et Hôpital universitaire de Bâle a analysé le plasma sanguin et le liquide cérébro-spinal de 40 patients ayant présenté des symptômes neurologiques de différents degrés de gravité.

Les scientifiques ont également mesuré les structures cérébrales de ces patients et les ont réinterrogés treize mois après la maladie afin de déterminer s'ils souffraient de symptômes persistants, selon ces travaux publiés dans la revue Nature Communications.

«Tempête de cytokines»

Résultats: chez les sujets les plus gravement affectés, un lien clair a pu être établi avec la réaction excessive du système immunitaire déjà bien connue sous le nom de «tempête de cytokines». Cette sécrétion massive de facteurs d'inflammation en réaction à la présence du virus est capable de franchir la barrière hémato-encéphalique et de provoquer des dégâts dans le cerveau.

Certaines zones cérébrales présentaient également un volume réduit chez les personnes les plus gravement touchées, comparativement au groupe de contrôle. C'était le cas notamment du centre olfactif, a indiqué lundi l'alma mater bâloise dans un communiqué.

Les scientifiques bâlois ont identifié la signature de certaines molécules impliquées dans ce débordement immunitaire capable de toucher le cerveau. Elles pourraient à l'avenir servir de biomarqueur pour un test sanguin permettant d'intervenir rapidement et de prévenir des évolutions plus graves.

Les auteurs entendent réaliser une étude de plus grande ampleur allant dans ce sens. Ils ont également mis en évidence un biomarqueur sanguin appelé MCP-3 qui joue un rôle central dans cette réaction auto-immune. Un médicament inhibiteur de cette molécule pourrait être développé afin d'en limiter les effets.