Analyse Le risque de décès a doublé pour les plus de 60 ans

dpa

22.1.2021

Elfriede Smettons (92 ans), l’une des premières personnes âgées de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale à recevoir le vaccin contre le coronavirus, patiente en compagnie d’une infirmière au Seniorenquartier de Schwerin.
Elfriede Smettons (92 ans), l’une des premières personnes âgées de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale à recevoir le vaccin contre le coronavirus, patiente en compagnie d’une infirmière au Seniorenquartier de Schwerin.
Keystone

Le coronavirus est particulièrement dangereux pour les personnes âgées. Un mathématicien a analysé cela plus en détail: avec l’âge, le risque de mourir dans l’année augmente – considérablement.

Les personnes de plus de 60 ans infectées par le coronavirus ont plus de deux fois plus de risques de mourir que les personnes en bonne santé du même âge. Et ce n’est pas tout: à partir de 60 ans, l’écart entre le risque de mourir du coronavirus pour les personnes infectées et le risque général lié à l’âge, qui concerne également les personnes en bonne santé, se creuse de plus en plus rapidement.

C’est ce qu’a calculé Christian Hesse, professeur de mathématiques à Stuttgart, sur la base de données récoltées en Allemagne et d’études internationales consacrées au taux de létalité, c’est-à-dire la proportion de décès liés au coronavirus par rapport au nombre total de personnes infectées, qu’elles aient été testées ou non. Dans ce cadre, le statut immunitaire a dû être déterminé pour un échantillon représentatif de la population à l’aide de prélèvements sanguins afin de déterminer également les infections au coronavirus qui n’avaient pas été détectées.

Pour les personnes en bonne santé également, le risque de mourir dans l’année est naturellement beaucoup plus faible chez les jeunes. Cependant, il double en moyenne tous les sept ans. Chez les jeunes, il existe également des différences plus importantes entre les sexes. Pour les hommes de 20 ans non infectés, la probabilité de mourir dans l’année est de 0,042%, selon Christian Hesse. «Pour les femmes, ce chiffre est de 0,018%, soit moins de la moitié à cet âge.» Une femme n’atteint pas le taux de risque d’un homme de 20 ans avant l’âge de 34 ans, explique le mathématicien, ajoutant que cette différence se réduit avec l’âge. Par exemple, pour les hommes de 88 ans et les femmes de 90 ans, le risque est comparable, indique-t-il.

«C’est comme si une infection nous faisait vieillir de sept ans d’un coup.»

Dans la mesure où les jeunes en particulier ne présentent que des symptômes légers, voire aucun, suite à une infection au coronavirus, dont la forme est par conséquent moins dramatique, le taux de létalité moyen lié à une contamination chez les hommes et les femmes de 20 ans est seulement de 0,006% d’après les informations fournies, ce qui n’augmente que légèrement le risque naturel de décès. La donne est différente pour les personnes âgées infectées par le coronavirus. «Vers 60 ans, le risque de mourir d’une infection au coronavirus est à peu près le même que le risque normal lié à l’âge», soutient Christian Hesse.

«Concrètement, cela signifie que pour les personnes âgées de 60 ans, l’infection au coronavirus double le risque effectif de décès», explique le mathématicien. «Ainsi, sur le plan du risque, c’est comme si une infection nous faisait vieillir de sept ans d’un coup.» A 90 ans, précise-t-il, le risque de mourir du coronavirus est alors de 28%, soit un peu plus de 10 points de pourcentage de plus que le risque général lié à l’âge.

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