Santé Les nanoparticules représentent un risque pour les bébés à naître

gf, ats

6.6.2024 - 13:18

Les nanoparticules absorbées en mangeant, en respirant ou à travers des cosmétiques constituent un risque pour les embryons dans le ventre de leur mère. Certaines d'entre elles peuvent entraver la formation de vaisseaux sanguins en agissant sur le placenta, selon une étude suisse.

Les expériences réalisées ont montré que les nanoparticules présentes dans le tissu placentaire perturbent la production d'un grand nombre de substances messagères.
Les expériences réalisées ont montré que les nanoparticules présentes dans le tissu placentaire perturbent la production d'un grand nombre de substances messagères.
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Keystone-SDA, gf, ats

Contenues dans de nombreux produits ou issus de processus d'usure et de combustion, les nanoparticules perturbent la sécrétion de substances messagères dans le placenta. Or, ces messagers peuvent déclencher des modifications décisives dans le développement de l'embryon, comme une formation endommagée des vaisseaux sanguins, écrit jeudi le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa).

Foetus endommagés malgré le placenta

Tina Bürki et son équipe de chercheurs de l'Empa à Saint-Gall étudient comment le placenta s'accommode des nanoparticules. Ces dernières ne mesurent que quelques millionièmes de millimètre. On savait déjà que le placenta retient de nombreuses nanoparticules ou du moins retarde leur transport vers l'embryon.

Or, des dommages aux tissus fœtaux sont parfois visibles, même lorsqu'aucune particule n'a été détectée dans le fœtus. La nouvelle étude réalisée a pu établir comment ces dégâts indirects surviennent. Réalisée en collaboration avec l'Hôpital cantonal de St-Gall, l'Université de Genève, l'Hôpital universitaire d'Amsterdam et l'Institut Leibniz de recherche en médecine environnementale de Düsseldorf (D), elle a été publiée dans la revue «Advancesd Science».

Expériences avec des placentas humains

Les chercheurs ont utilisé des placentas humains entièrement fonctionnels, mis à disposition après des césariennes planifiées. Ils y ont ajouté des nanoparticules courantes comme le dioxyde de titane ou la suie de diesel.

Les expériences réalisées ont ainsi montré que les nanoparticules présentes dans le tissu placentaire perturbent la production d'un grand nombre de substances messagères. Le développement du système nerveux, comme le montrent les premiers résultats supplémentaires, ne semble en revanche pas être affecté. Les analyses à venir doivent maintenant montrer quels autres troubles les nanoparticules peuvent indirectement déclencher.