Un demi-mètre par an ou plusLes niveaux d'eau souterraine baissent dans le monde entier
ceel, ats
24.1.2024 - 18:41
Les niveaux dans les réservoirs naturels d'eau souterraine autour du monde ont baissé depuis 1980. Selon une étude avec participation suisse publiée mercredi dans la revue Nature, le rythme s'est encore accéléré au cours des deux dernières décennies.
Keystone-SDA, ceel, ats
24.01.2024, 18:41
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L'étude montre également que ces réservoirs aquifères peuvent se rétablir avec des mesures appropriées. L'équipe de recherche de Suisse, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis et d'Arabie saoudite a analysé les données de 170'000 stations de mesure de 1700 systèmes d'eau souterraine dans le monde entier au cours des 40 dernières années.
Les données montrent qu'au 21e siècle, les baisses importantes du niveau des eaux souterraines sont très répandues. Selon l'étude, le niveau d'environ un aquifère sur dix – une couche rocheuse qui conduit les eaux souterraines – a baissé d'un demi-mètre par an ou plus.
Dans environ un aquifère sur trois, les baisses se sont accélérées au cours des quatre dernières décennies. Les régions arides, où l'on pratique une agriculture intensive, sont particulièrement touchées.
La Suisse aussi concernée
Même si la Suisse n'est pas menacée de manière générale par une pénurie d'eau, la baisse du niveau des nappes phréatiques est également un problème dans notre pays, a indiqué le co-auteur de l'étude, Hansjörg Seybold, de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), à l'agence de presse Keystone-ATS.
L'aquifère de Genève, qui alimente en eau potable quelque 700'000 personnes dans le canton et en France voisine, en est un exemple. «Entre 1960 et 1970, son niveau a baissé de manière drastique en raison d'un pompage non coordonné de l'eau, tant en Suisse qu'en France», explique M. Seybold. En conséquence, certaines fontaines se sont asséchées.
«Mais l'aquifère genevois est aussi un bon exemple de la manière dont la politique et la coopération transnationale ont permis de stabiliser les nappes phréatiques», ajoute le spécialiste. Afin de préserver les réserves d'eau communes, les deux pays se sont mis d'accord pour ajouter à ce réservoir naturel de l'eau provenant de la rivière Arve. Selon M. Seybold, cela a permis de stabiliser le niveau de la nappe phréatique.