C'était il y a 25 ansLes principaux points de l'accord de paix nord-irlandais
ATS
10.4.2023 - 06:38
L'Accord du Vendredi Saint a mis fin en 1998 à trois décennies de violences entre républicains et unionistes en Irlande du Nord. En voici les principaux points.
10.04.2023, 06:38
ATS
Déclaration de soutien
Cet accord historique a été signé le 10 avril 1998 entre les Premiers ministres britannique et irlandais de l'époque, Tony Blair et Bertie Ahern. Huit partis ou groupes politiques ont également signé le document, déclarant dans le texte qu'il s'agissait «d'une véritable opportunité historique pour un nouveau départ» après trois décennies de violences entre d'un côté des républicains principalement catholiques, et de l'autre des unionistes principalement protestants.
Les signataires s'engagent à «un partenariat, une égalité et un respect mutuel», et à recourir à «des moyens exclusivement démocratiques et pacifiques».
Frontière
L'accord est peu précis sur les arrangements à la frontière, un mot qui n'est mentionné que dix fois dans le texte.
Le Royaume-Uni et l'Irlande se sont engagés à mettre au point «une normalisation des dispositifs et des pratiques en matière de sécurité», dont la «suppression des installations de sécurité» ainsi que «d'autres mesures appropriées et compatibles avec une société pacifique normale».
Dans les faits, cela a créé une frontière invisible entre le nord et le sud, ce qui a été favorisé par le fait que l'Irlande et le Royaume-Uni étaient membres de l'Union européenne. Avec la sortie du Royaume-Uni de l'UE, la question de la frontière s'est compliquée d'un point de vue pratique comme psychologique.
Pour régler cela, le protocole nord-irlandais a déplacé la frontière de facto entre la province et l'île de Grande-Bretagne, au grand dam des unionistes attachés à l'appartenance au Royaume-Uni. Cela a entraîné un blocage politique qui persiste malgré un nouvel accord récent entre Londres et Bruxelles pour alléger les contrôles post-Brexit découlant de ce statut.
Désarmement
L'accord prévoit l'engagement de tous les participants à un désarmement total de toutes les organisations paramilitaires.
Une commission des droits de l'Homme et une commission pour l'égalité ont été chargées de veiller au respect des préférences religieuses et culturelles.
Autodétermination
Le sort de l'Irlande du Nord est déterminé en fonction des souhaits de la «majorité de la population» exprimé à travers le vote. L'accord prend acte du fait que le choix d'une majorité de la population était de maintenir l'union avec Londres. Mais il laisse aussi ouverte la possibilité d'unification de l'Irlande, le but ultime des catholiques, si une majorité de population venait à le souhaiter.
Pour que le choix du peuple d'Irlande du Nord puisse prévaloir, les gouvernements britannique et irlandais ont modifié leur constitution. Londres a abandonné une législation de 1920 qui inscrivait dans le marbre sa souveraineté sur l'Ulster. Dublin a de son côté abandonné sa revendication territoriale sur le nord.
Les institutions
Une assemblée locale: actuellement bloquée par les unionistes, elle comprend 108 membres élus à la proportionnelle qui exercent des pouvoirs législatifs et exécutifs.
L'assemblée a pour responsabilité les finances, l'environnement, l'agriculture, la santé et l'éducation. Londres reste en charge des autres domaines. L'assemblée est dirigée par un Premier ministre et un vice-Premier ministre mais le boycott des unionistes a empêché la formation d'un exécutif. Les portefeuilles de ministres, une dizaine, sont censés être attribués au prorata du poids de chaque parti. Un ministre britannique à l'Irlande du Nord fait le lien entre Belfast et Londres.
Un conseil nord-sud: il est composé de représentants de l'Ulster et de la république d'Irlande, y compris leurs deux Premiers ministres. Il vise à développer la coopération dans tous les domaines susceptibles de concerner les deux parties de l'île (tourisme, environnement, transports, agriculture, pêche...).